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Kings of Convenience – Declaration of Dependence

KINGS OF CONVENIENCE – Declaration Of Dependence
(Source) [site] – acheter ce disque

KINGS OF CONVENIENCE - Declaration Of DependenceIl aura fallu prendre son mal en patience durant cinq longues années pour que les deux Norvégiens de Kings Of Convenience se décident enfin à donner un successeur à "Riot on an Empty Street". C’est à se demander si Erlend Øye, l’un des fondateurs du groupe, trop occupé par The Whitest Boy Alive, son projet musical parallèle un peu fade, en aurait oublié l’existence et surtout l’engouement musical qu’il a suscité, et ce, à juste titre.

Pour ce nouvel opus, la recette reste inchangée : une pop-folk aérienne et légère bardée de guitares acoustiques sur lesquelles viennent s’enrouler les voix des 2 membres du groupe, le tout dominé par une fraicheur musicale et un cruel sens de la mélodie. Si Kings Of Convenience s’incrit dans cette descendance pop des années 2000 initiée par Belle & Sebastian, le duo poursuit une mutation commencée dès le premier album, s’est incontestablement et, on l’espère, définitivement affranchi de ses pères, à l’inverse, par exemple, d’un Cocoon ou d’un The DØ, auxquels on peut reprocher d’être encore trop ancrés dans leur décennie musicale.

Passée la petite impression de déjà-vu propre au genre, on découvre un album aux couleurs bien plus diverses qu’auparavant. Là où "Riot On…" abattait la carte du mélancolisme à grands coups de riffs mélodiques répétitifs, "Declaration of Dependence" se veut clairement plus chaleureux, mêlant rythmiques hispaniques ("My Ship Isn’t Pretty"), influences africaines (structure en binaire de "Scars on Land" ), bossa nova ("Me In You") et autres tendances musicales sud-américaines ("Peacetime Resistance"), dans une approche clairement propre aux KOC. Le disque, notamment avec ces voix atmosphériques presque éthérées, évoque une sorte de tour du monde au soleil sans que la formation ne quitte un seul moment leur apaisante Scandinavie.

Cette réappropriation va jusqu’à se ressentir dans les influences du groupe, d’un "Rule My World" à la rythmique façon John Butler Trio ou encore d’un "Second To Numb" qui n’est pas sans rappeler certains morceaux de Yo La Tengo – "Andalucia" notamment – et cette étonnante sérénité. Seulement, KOC ne trahit pas son monde et reste fidèle à leur idée de départ, celle d’un album "ballade", où la musique se met en marche le temps d’un tour sur elle-même pour finalement revenir sur ses pas. "Riot On An Empty Street", titre en fin de parcours et écho direct au second album, suggérerait presque un KOC au point mort, une sorte de retour aux sources où tout serait pourtant à définir, comme si le groupe désormais émancipé n’avait de somme à régler qu’à lui seul, ironisant donc sur le qualificatif de leur nouvelle "déclaration". Nous leur en rendons grâce.

Pierre Gourvès

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A lire également, sur Kings of Convenience :
la chronique de « Riot on an Empty Street » (2004)
l’interview (2004)
l’interview (2001)
la chronique de « Quiet Is The New Loud » (2001)

24-25
Mrs Cold
Me In You
Boat Behind
Rule My World
My Ship Isn’t Pretty
Renegade
Power of Not Knowing
Peacetime Resistance
Freedom and Its Owner
Riot On An Empty Street
Second to Numb
Scars on Land

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