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Disques

Luomo – Plus

Luomo - Plus

Luomo, késako ? Le projet house et l’un des pseudos multiples du plus que talentueux Sasu Ripatti (Uusitalo, Sistol, Vladislav Delay…), batteur de formation et Protée omniscient ès musiques électroniques. « Plus » fait suite au presque pop « Convivial », avec ses invités flashy et très bien servis (Apparat, Jake Shears). Il est peut-être un cran au dessous – la pratique le dira (on a usé « Convivial ») – mais d’une efficacité redoutable. Ripatti s’y présente affairé comme Pénélope, tissant de foisonnants motifs rythmiques avant de les défaire sans remords. Chaque morceau se présente comme une construction patiente, empirique et millimétrée avec climax et decrescendo (musts absolus : les emballements au deux tiers de « How You Look » et « Make My Day »). On peut même considérer que l’ébouriffant « Good Stuff » – l’un des sommets de 2011 – est un climax de bout en bout, avec ses breaks auto-régénérants et ses giclures de synthés sur fond de « Wow ! Wow ! ». Pour la première fois chez Luomo, les voix, assurées par les Chicago Boys, sont exclusivement masculines  – deux timbres, l’un martial, presque Front 242, utilisé de façon rythmique (sur le très LFO « Happy Strong », notamment), l’autre plus soyeux avec une inflexion soul blanche qui fait merveille sur « Form In Void ». Comme dirait la petite fée Lykke, « Dance, dance, dance ». Pas d’after suave ici (« The Present Lover ») ni de labyrinthe glitch (le génial « Vocalcity » et son définitif « Synkro »), mais du neuf en forme de classique à tour d’écrou. Ce qui est admirable chez Ripatti, c’est cette discrète omniprésence – plusieurs disques par an – qui n’en recherche pas moins dialogues et contrepieds.

« Plus » sera sans doute jugé par certains bassement old-school ; il n’en est pas moins au-dessus du lot.

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