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Disques

Múm – Smilewound

 Múm - Smilewound

Comme « Go Go Smear the Poison Ivy » et « Sing Along to Songs You Don’t Know« , « Smilewound » propose le changement dans la continuité. Changement de line-up, avec, au chant, l’arrivée de Sigurlaug Gísladóttir et le retour au bercail de Gyða Valtýsdóttir. Continuité puisque le cadre est toujours là, avec son electro tantôt insaisissablement céleste, tantôt étrangement candide, parfois dévoyée par un imaginaire légèrement tordu, et intégrant plus récemment le développement de penchants plus pop. Ensuite, autour de ces constantes, Múm semble ne se donner aucune ligne directrice et ne se refuser aucune digression, préférant peut-être jouir d’une certaine liberté pour marier les contraires à l’envie. Une façon de ne pas se poser trop de questions tout en étant conscient que les arguments étalés plus haut ne suffisent plus forcément à surprendre.

Par rapport à ses derniers prédécesseurs  (qui étaient de bonne tenue), le style de « Smilewound » peut paraître moins typé, quoique toujours reconnaissable. Il présente aussi une palette légèrement élargie, illustrée par l’enchaînement entre « One Smile », mixant ligne de basse névrotique et motifs orientalisants, la belle errance electro de « Eternity is the Wait Between Breath », plus proche de leur début, avant de rechanger de terrain sur « The Colourful Stabwound », souple cavalcade plus organique.

« Underwater Snow » ou « Time to Scream and Shout » offrent de beaux instants twee, contre-balancés par les plus enjoués et légers « When Girls Collide », pop pseudo-girly et pervertie, ou « Candlestick ». Eh non, ce n’est pas sur ces derniers que l’on retrouve Kylie Minogue, mais sur « Whistle », pas honteux mais pas non plus le temps fort du disque. De même pour « Sweet Impressions », relativement anecdotique dans un genre choral où ils ont déjà fait mieux, auquel on pourra aisément préférer le pointillisme de « Toothwheels », ou la sobriété contemplative de « Slow Down ».

Raconté comme ça, tout cela sonne un peu patchwork, avec effectivement l’inconvénient que tout le monde n’y trouvera pas complètement son compte. Mais il reste qu’on peut continuer aussi à aimer Múm, en constatant simplement que si tout n’est pas nouveau sous le soleil rasant, il projette toujours une délicate lumière et de bien belles ombres portées….

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