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Pontiak – Maker

PONTIAK – Maker
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PONTIAK - MakerL’excellent "Sun On Sun", album aussi sublime qu’anachronique avec son rock puissant et racé, ce qu’aurait pu donner le Black Sabbath des premières années s’il avait vu le jour dans les grands espaces de Virginie, avait été la très bonne surprise de 2008. Avec à son palmarès un si beau disque de rockwriting c’est avec un bonheur non dissimulé que l’on retrouve le trio des frères Carney.
Déjà cela commence on ne peut mieux, car comme pour "Sun On Sun" le groupe a enregistré les onze morceaux de l’album en live dans son chalet en bois de treize mètres carrés. Une approche de puristes, un peu rustique mais qui permet aux frangins de tutoyer des sommets au niveau de la qualité de la production, puissante et chaude à souhait qui rappelle celle des grands disques de Creedence Clearwater Revival. Tiens, faudrait pas que pépère Albini vienne faire un tour dans le cabanon des Carney, il risquerait la grosse mais alors très grosse déprime !

Avec ce nouvel album le groupe a sérieusement enrichi son registre, de manière assez déroutante d’ailleurs à la première écoute, mais n’entache en rien sa cohérence, bien au contraire, car que ce soit sur des formats très courts (trois morceaux ne dépassant pas une minute quarante) ou longs, voire très longs ("Maker", plus de treize minutes), Pontiak fait preuve d’une efficacité et d’un sens de la composition imparables qui lui évitent de se noyer dans les eaux boueuses du mauvais goût.
Certes, peu de surprises avec les superbes "Laywayed", "Wild Knife Night Fight", "Wax Worship" ou "Aestival" où le chant à trois voix, les mélodies douces-amères et cette guitare lumineuse (ah cette guitare !) forment l’alchimie parfaite qui faisait de "Sun On Sun" un disque de rock aussi puissant que touchant.
Sorti de ses fondamentaux, Pontiak aime désormais s’adonner à d’autres plaisirs (pas solitaires, que l’on se rassure, point de math-rock ici !) pour un résultat tout aussi jouissif, comme en attestent "Blood Pride", merveille de hardcore progressif (si, si) et le méchant "Heat Pleasure", deux instrumentaux ultra courts de noise rock incisif ou dans un autre univers, "Maker", longue suite qui commence comme du stoner-rock pour finir dans un blues cru et sur-électrifié digne des grands délires des Japonais des Rallizes Dénudés.

En plus de ses qualités artistiques évidentes "Maker" est un album qui laisse pantois tant le trio semble maîtriser son affaire, à tel point qu’on n’ose imaginer ce que peut donner le groupe sur scène…

Pour finir, ce détail troublant. Pour un groupe à la musique très personnelle bien qu’évocatrice en illustres références, on soupçonne fortement dans le désespéré et très beau "Honey" une écoute approfondie des récents albums d’Earth. Mais bon, comme le titre de leur denier album s’intitule "The Bees Made Honey in the Lion’s Skull" on ne leur fera pas de procès pour plagiat, on les remerciera plutôt pour cet hommage bienvenu. Et puis, si les frères Carney ont la bonne idée d’aller puiser de nouvelles sources d’inspiration auprès du groupe de Dylan Carlson alors là je ne réponds plus de rien !

Cyril Lacaud

A lire également, sur Pontiak :
la chronique de « Sun on Sun » (2008)

Laywayed
Blood Pride
Wax Worship
Headless Conference
Wild Knife Night Fight
Heat Pleasure
Aestival
Maker
Seminal Shining
Honey
AASSTTEERR

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