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Festivals

Primavera Sound Festival 2012, du 31 mai au 2 juin

C’est le printemps, et comme chaque année, Barcelone redevient une destination incontournable pour les amateurs de musique indé, qui se déplacent nombreux pour courir d’une scène à l’autre afin de voir beaucoup de grands et beaux groupes. Après une belle édition 2011, le festival s’annonçait sous de beaux auspices. Il fait d’ailleurs un beau temps sur Barcelone quand je m’apprête à rentrer.

Jeudi 31 mai :

Avant ça, il aura fallu récupérer le fameux pass, chose assez ardue pour tout le monde, l’encombrement autour des préfabriqués de distribution des sésames étant visiblement matière à stopper toute progression. Plus d’une heure après, j’ai le poignet décoré, ma carte qui va bien mais il est trop tard pour la scène San Miguel et Baxter Dury, qui finit son set. Du coup, c’est devant Archers of Loaf que je me retrouve. Ce groupe US, formé en 1991 et dont le dernier album remonte à 2000, est idéal pour ce début de soirée : guitares grasses et nerveuses, simplicité des compositions et une Lo-Fi attitude qui s’accorde à merveille avec le chant à l’arrache. C’est une très bonne entrée en matière, avec une bière à la main et la Méditerranée en toile de fond.

Rendez-vous devant la grande scène San Miguel, où se masse pas mal de monde pour The Afghan Whigs, là aussi quasi disparus de la circulation et qui signent un retour magnifique : toujours aussi passionné, Greg Dulli n’a presque rien perdu de sa voix, les compositions sont certes marquées du sceau des années 90, mais il y a une intensité qui rend le tout hyper prenant, ça donne envie d’y croire et je rentre à fond dans chaque chanson. Ils jouent une belle heure, en revisitant à peu près tous les albums et avec un vrai plaisir d’être là, devant plusieurs milliers de personnes.

Une belle partie de celles-ci s’est déplacée sur la Ray-Ban pour voir Mazzy Star, eux aussi signant un retour attendu. J’avoue que ce n’est pas un style que j’apprécie pleinement : c’est indéniablement très bien fait, vaporeux à souhait, glacé et parfois envoûtant, mais j’ai un peu décroché sur la longueur, pas suffisamment pour changer de scène, mais ça m’engourdit, et j’avoue une crainte à ressentir cette sensation alors que la soirée ne fait presque que commencer.

Wilco, de retour sur la même scène un an après, c’était évidemment une belle pioche, c’est l’assurance d’un grand et beau concert, d’une heure 20 où chaque chanson montre le parfait dosage entre l’audace et le respect des traditions, dans une tradition de songwriting dont Jeff Tweedy est un très bel émissaire. Des titres du dernier album (« Whole Love », « Art of Almost ») aux titres qui ont marqué la (déjà) longue carrière du groupe (« Jesus, Etc », « Impossible Germany »…), Wilco trône majestueusement, entre un Nels Cline survolté et un Jeff Tweedy dont le charisme serein a quelque chose d’impressionnant. Un très beau concert, sans faute aucune donc.

Le passage sans transition au hardcore de Refused (eux aussi on les pensait perdus) est brutal, comme la musique des Suédois, mais elle est beaucoup plus subtile qu’elle n’y paraît au premier abord. Les cris, les revendications politiques (« Stay fucking free ! Stay fucking curious ! ») et la débauche d’énergie très impressionnante du chanteur Dennis Lyxzén ne doivent pas faire oublier la technique, les breaks à la batterie et certains plans de guitare, qui servent à la perfection le hardcore très percutant du groupe. C’était franchement assez jouissif, et le spectacle fut aussi dans le public, avec un danseur fou (je ne peux le prouver, vous devrez me croire) qui gigotait de façon peu académique.

Le concert me laisse toutefois un peu groggy. Du coup, ma tentative pour aller voir Spiritualized, auréolé d’un excellent dernier album, tourne court. Déjà, c’est à la Mini (d’une nom d’une voiture pas très grande mais très chère…) et donc à l’autre bout du site, et je suis complètement crevé. La pop psyché du groupe marche à vrai dire trop bien sur moi, donc je ne m’attarde pas trop, juste un petit quart d’heure, suffisamment pour avoir une bonne opinion de tout ça. Mais le repos, c’est maintenant.

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