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Disques

Raissa – Believer

RAISSA – Believer
(Polydor)

RAISSA - BelieverBadaboum. Le deuxième album de Raissa démarre en trombe par une brochette de trois délices de pop parfaite. Tout d’abord « Believer », toutes guitares (sèches) dehors et cette voix magnifique, inclassable. Capable de passer de la douceur aux coups de pioche : pas vraiment une voix qui fait des montagnes russes (ce n’est pas la Jeff Buckley féminine), plutÙt une voix en spirale, qui tournoie, embarquée dans une bonne vieille chenille de fête foraine. Puis arrive le chef-d’oeuvre « How Long Do I Get » avec une mélodie sublime, belle à en pleurer : toujours cette voix qui souffle le chaud et le froid simultanément, encadrée par des notes de guitare dosées au milligramme et par un matelas de violons sur lequel on aimerait dormir pour l’éternité. Le charme pop de Natalie Imbruglia et la force de caractère de PJ Harvey en une seule personne, en une seule chanson. Enfin, « Walk Right Through » lorgne malicieusement vers la candeur des Cardigans photographiés dans les champs ou vers les mignonnettes spectoriennes des sixties.
Après tant d’émotions, l’excitation retombe. Après tout, il faut bien se reposer un peu. Avec une entame si tonitruante, on est un peu déçu par le milieu de l’album (son ventre mou). On se demande même parfois si c’est la même personne qui chante : souvent scotchée dans les aigus, la voix de Raissa devient plus banale. Bel Canto ou les Cocteau Twins faisaient aussi bien il y a dix ans. Pourtant, peu de voix féminines sont actuellement capables de soutenir l’aérien « Strange World » ou le breakbeat sautillant et gracile « Invisible Self ». Bref, on pinaille, on fait un peu la fine bouche quand même ! Ce ventre mou est un ventre confortable et soyeux, sur lequel on aime se frotter les conduits auditifs. Puis Raissa nous surprend une dernière fois au détour de ce « She Bubble » où sa voix est uniquement soutenue par une rythmique drum’n’bass et quelques nuages de violons.
Ce qui est triste en définitive, c’est de voir tous ceux qui continuent à se pâmer d’extase devant la voix d’ânesse unpluggée d’Alanis Morrisette ou les vocalises tyroliennes des Cranberries. Soit tous ces gens sont sourds, soit ils ne connaissent pas Raissa. On se demande d’ailleurs ce que fout Polydor : pourquoi si peu de promotion pour « Believer » ? Hein, dites ? Ils ont peur de montrer à Suzanne Vega à quel point elle est vieille ou quoi ?

mr modular

Believer
How Long Do I Get
Walk Right Through
Strange World
Step On Up
Beautiful Glassy Creature
Invisible Self
Green As Sea
We Can’t All Be Angels
She Bubble
Give Me Strength

 

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