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Disques

Rufus Wainwright – Out of The Game

Rufus Wainwright - Out of The Game

Je ne garde pas un grand souvenir du dernier Rufus Wainwright, « All Days Are Night Songs for Lulu ». Très affecté par la mort de sa mère, Rufus signait avec cette oraison funèbre shakespearienne un album très personnel et difficile à écouter, si ce n’est le sublime portrait de la « grosse pomme » avec « Who Are You New York » en ouverture. Malgré un style immédiatement reconnaissable, le chanteur n’a jamais particulièrement brillé dans les compositions pop (à part peut-être « Cigarettes & Chocolate Milk »), se démarquant plutôt dans sa capacité d’interprétation de reprises, de Judy Garland (il faut réécouter sa formidable performance à Carnegie Hall en 2007) à  la chanson française (« Coeur de Parisienne », « Quand vous mourrez de nos amours », « La Complainte de la butte »). Avec « Out of The Game », Rufus Wainwright semble avoir trouvé un son plus chaleureux, faux come-back manqué, avec une sincérité dont lui seul a le secret. Produit par Mark Ronson (« Back to Black »), l’album célèbre la nostalgie des belles années, sous un disco ensoleillé  aux couleurs soul. D’abord amusé, on se prend au jeu de ce qui sonne comme un come-back un peu ringard, comme si Rufus Wainwright ressortait l’album qui l’avait fait connaître, que l’on entend pourtant pour la première fois ici.

 Bien sûr, ce résumé de l’album est volontairement simpliste, tout comme la manière dont il nous est présenté en premier lieu. « Out of The Game » et « Jericho » malgré leur énergie incroyable (on a jamais entendu Rufus avec autant de punch en CD… qu’en live justement), restent des morceaux calibrés pour présenter le disque, le faire vendre. Il faut avancer un peu plus loin pour découvrir des titres aux sonorités plus surprenantes (« Barbara » et son riff de synthétiseur en arpège tournant en boucle). Il y a aussi « Montauk », probablement le morceau le plus classique d’entre tous, malgré son coloris à l’image de l’album, qui rappelle le Rufus plaintif et tragique que l’on connaît. « Out of The Game » aurait pu s’appeler « Déjà Vu » tant il évoque des morceaux dont la mélodie puise dans l’inconscient collectif, ses vieux tubes d’auteurs inconnus (« Perfect Man », avec son orgue disco et sa rythmique funky ou « Song Of You » et « Respectable Dive », idéaux pour les bals de promo). On achève le voyage sur une sympathique musette, « Candles », en guise de conclusion un peu résignée. Si les meilleures choses ont une fin, « Out of The Game » est le rappel qui nous évite de trop y penser.

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