Last but not least, sur la totalité de l’album, Smoke DZA bénéficie des services de l’homme en vue de 2012, Harry Fraud. A égalité avec une durée optimale (40 minutes) qui limite les déchets, les beats de ce dernier sont pour beaucoup dans la réussite de l’album. C’est lui qui offre au rappeur, sur « Rugby Thompson », une instru lancinante qui sied à merveille à son flow léthargique, puis passe aussitôt à une autre, plus enlevée, pour accompagner sur « New Jack » un débit inhabituellement rapide chez le Kushed God. L’atout de Fraud, plus que jamais, c’est sa capacité d’adaptation au rappeur qu’il accompagne, c’est la largeur de sa palette, c’est sa faculté à surprendre, comme avec le traitement qu’il réserve au sample du fameux « Who’s Gonna Take the Weight » de Gang Starr, sur « Kenny Powers ».

Ce dernier titre laisse un peu circonspect, mais d’autres démontrent de manière éclatante le talent de Fraud, comme « Rivermonts » et l’excellent « Ashtray », où le producteur s’autorise avec réussite des samples à la mode chopped and screwed, comme encore ce « Fuck Ya Mother » où se succèdent avec adresse une flûte légère et des chœurs habités. Les autres moments de Rugby Thompson, à vrai dire, n’ont pas toujours cet impact, mais rien n’est vraiment à jeter non plus. Grâces en soient rendues à Smoke DZA, ainsi qu’à cet Harry Fraud dont le nom semble être devenu désormais un gage fiable de solidité.