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The Posies – Interview

Sur un bienheureux malentendu, les Posies squattaient les ondes des radios FM les plus hermétiques à la bonne musique avec « Dream All Day », et « Frosting on the Beater », l’album, obtenait un succès mérité, une fois n’est pas coutume. C’était en 1993. La suite fut moins couronnée de succès. Mais pas de moindre qualité, et, après une séparation finalement très brève, Jon Auer et Ken Stringfellow sont de retour avec un excellent nouvel album, « Every Kind of Light« . Quelques minutes avant un concert énergique au Nouveau Casino, Jon, Ken et leurs deux nouveaux musiciens, Matt et Darius, mettaient un terme à une longue journée de promotion en notre compagnie.

THE POSIES

Le premier minidisc de la journée !
Je suis le premier journaliste moderne que vous rencontrez aujourd’hui ?
Jon : non, il y a eu un mec avec enregistreur digital tout à l’heure…

Avec le recul, pourquoi aviez-vous mis un terme à votre collaboration en 1998 ?
Ken : Nous étions très malheureux. Nous ne tirions plus de plaisir de ce que nous faisions et nous avions besoin d’air frais, beaucoup d’air frais. Ce n’était pas une atmosphère sympathique.

Ca a été une décision difficile ou douloureuse à prendre à ce moment-là ?
Ken : C’était un pas dans l’inconnu. D’une certaine façon, cela faisait peur. Est-ce que cela a été difficile ? Pour moi, oui. Je n’étais pas tout à fait prêt, je ne savais pas ce que j’allais faire ensuite.
Jon : je ne pense pas que ça a été aussi difficile pour moi, mais c’est sans doute parce que j’oublie plus facilement. Je pense que j’étais arrivé à la fin de l’idée, j’en avais envie depuis un moment. Je ne me souviens pas avoir été très bouleversé par cette séparation. Je ne pense pas que ça a ait été une mauvaise décision.
Ken : C’était la bonne décision…
Jon : Oui, c’était la bonne décision. J’étais plutôt malheureux à l’époque, pas à cause des Posies, à cause d’autres choses. C’était le bon moment pour s’éloigner l’un de l’autre, s’éloigner des Posies, faire autre chose, se livrer à un peu d’introspection… A beaucoup d’introspection même… Ca n’a pas duré si longtemps d’ailleurs. Dès 2000, on s’est remis à faire des trucs ensemble. Nous avons fait des concerts acoustiques, puis nous avons travaillé sur le coffret consacré au groupe ensemble, puis sur le « greatest hits ». Nous avons fait pas mal de choses pour des gens qui n’étaient plus supposés être ensemble ! Darius et Matt nous ont rejoints pour les concerts et maintenant nous voilà à sortir un album.

Vous avez fait quelque chose d’assez original pour deux musiciens qui ont cessé leur collaboration, vous vous êtes partagé un EP, « Private Sides ». Comment l’idée vous est-elle venue ?
Jon : Au départ, je devais le faire avec John Davis, de Superdrag. Et soit il ne voulait plus le faire avec moi, c’est du moins ce qu’on m’a dit, soit, c’est ce que j’ai entendu, il était alcoolique à l’époque, en pleine désintoxication et a rencontré Dieu…
Ken : Ahhhh, Dieu (rires)…
Jon : Voilà, exactement. Et donc j’ai proposé de le faire avec Ken. Et « Nice Cheekbones and a Ph.D. » a été également fait à la même époque.

Ken, il semble que tu ne cesses jamais de tourner, entre tes concerts en solo, avec R.E.M. et les Posies…
Ken : Oui, ces deux dernières années ont été assez bien remplies de ce point de vue là.

C’est une vie que tu aimes, les voyages, les hôtels ?
Les hôtels, quand on en a (rires).

Vous dormez sous un pont ce soir ?
Non, ce soir je dors à la maison, j’habite à Paris ! Mais partir en tournée, c’est pareil et différent à la fois tous les jours. Jouer pour un public, c’est quelque chose de génial pour les deux parties, quand ça fonctionne.

Quelle signification a pour vous le titre du nouvel album, « Every Kind of Light » ?
C’est tiré des paroles d’une des chansons du disque. Ca a un lien avec la façon dont on a enregistré cet album. Ca a été comme un intense flash d’énergie créative, une combinaison des énergies créatives des différentes personnes impliquées. J’ai remarqué cette phrase dans les paroles, et je l’ai suggérée aux autres car cela me rappelait l’enregistrement de l’album. Quelque chose de très puissant et très concentré.

Vous l’avez enregistré dans des conditions live, en studio ?
Oui, nous l’avons écrit et enregistré en studio. Douze jours, une chanson par jour.
Ken : En ensuite nous l’avons mixé.

C’est du coup la première fois que vous avez partagé les crédits pour l’écriture des chansons avec les autres membres du groupe ?
Jon : Oui, on a essayé de voir les Posies comme un vrai groupe. On a pensé que pour que ce soit différent de ce chacun faisait individuellement, il fallait qu’on fasse cet album en tant que groupe. Cela rendait les choses plus intéressantes et amusantes. On avait une autre façon de travailler par le passé avec les Posies, cette fois on voulait que chacun se sente impliqué et heureux d’être dans le groupe, qu’il y ait des désaccords, des accords, un dialogue constructif.

Ca a été efficace, puisque vous avez réussi à enregistrer l’album rapidement…
Nous avons aussi pu nous appuyer les uns sur les autres. Quand l’un d’entre nous avait besoin de prendre un peu de repos, ou de sortir faire quelque chose, les autres reprenaient les rênes. Il y avait un esprit d’équipe.
Matt : Team America (rires)… je plaisantais.

Et qui tranchait en cas de désaccords ?
Ken : Je pense qu’on est arrivé à se mettre d’accord à chaque fois. Nous avions la même vision des choses, nous voulions arriver au même résultat, donc il était facile de se mettre d’accord.
Darius : Je pense qu’on est tous ouverts d’esprit. Quand quelqu’un proposait quelque chose pour une chanson, par exemple de la jouer plus lentement, tout le monde commençait à travailler sur l’idée jusqu’à ce qu’elle fonctionne.
Jon : Il faut que j’admette que la première fois que Darius a dit devant moi « je veux que tu baises cet âne », je ne me sentais pas totalement ouvert d’esprit, mais ça s’est amélioré au fil du temps (rires).
Darius : Cela prend du temps…
Jon : Et c’est sur le disque, et c’est chouette…

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