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Disques

Transbeauce – Holyhead

TRANSBEAUCE – Holyhead
(La Grange à Disques / Codaex) [site] – acheter ce disque

TRANSBEAUCE - HolyheadUn voyage en car à travers la Beauce, ça doit être bigrement chiant. Pour peu qu’on y soit enclin, ça doit peut-être pouvoir aussi réveiller le poète qui sommeille en nous, avachi à l’arrière du dit véhicule. Avec un nom pareil – celui d’une compagnie de bus qui porte bien son nom – Transbeauce fait donc forcément de la musique chiante et vaguement poétique (ou l’inverse). Et semble y prendre beaucoup de plaisir. Et l’auditeur, pourvu qu’il fasse l’effort d’être attentif, également.
Depuis la sortie de "Die Mitte", en 2001, premier album prometteur quoiqu’un peu décousu, le duo – trio à la scène – a pris son temps pour peaufiner ce "Holyhead", et cela s’entend dès les premières notes de "Dmumb" (and dmumber ?). Toutes en volutes de guitare et en basses sous-marines, les ambiances s’installent peu à peu, le temps pour le duo de jouer avec la patience de l’auditeur ("I Couldn’t", et ses faux départs, ou encore "Kakilaki’ Smile") ou de jouer tout court, aux dominos par exemple, avec des titres de chansons de Cure, en compagnie de Robin Guthrie ("A Secret Lullaby", un des morceaux les plus majestueux du disque). Empruntant des chemins résolument modernes ou supposés l’être, ceux de l’electronica ou du post rock tendance ambient, le groupe laisse flotter sur sa musique le parfum légèrement suranné de la cold wave ; l’exemple le plus explicite en sera la relecture de "Carnage Visors" – face B de l’édition cassette du "Faith" de Cure – fine et sans esbroufe que pourrait constituer un morceau comme "Bevy" (sur lequel on notera d’ailleurs un featuring surprenant de Steve Austin).
On parlait d’être attentif : sous la glace de la musique de Transbeauce, sous ses airs immobiles et impalpables, à y bien regarder, se dissimule une infinité grouillante de détails. Une écoute distraite de "Holyhead" pourrait être résumée de manière lapidaire par cette formule : "du pareil au même". Ce qui fait tout le cachet de ce disque, ce sont toutes les étapes entre le pareil et le même, aux enchaînement ciselés et orchestrés de main de maître. Et le poète, à l’arrière du bus, soudain exalté, d’éructer qu’il voit là, sans doute aucun, des brumes new wave magnifiquement ajourées de lumineuses perspectives mélodiques…

Simon Pearplum

dmumb
echo of a nightmare
i couldn’t
slowmotion
kakilaki ‘smile
moai
a secret lullaby
bevy
portmeirion
no guts
the night
rover
tokyo light

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