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Disques

Vitesse – What can not be, but is…

VITESSE – What can not be, but is…
(Acuarela / Poplane)

VITESSE - What can not be, but is…Imaginez un monde parfait. Un monde dans lequel les « Magnetic New Pipe » emmenés par Stephen Merrit (Magnetic Fields), F.M. Cornog (East River Pipe) et Peter Hook (New Order) auraient donné à la pop électronique à textes un de ses albums les plus aboutis. Imaginez un monde où il serait possible de se trémousser frénétiquement sur une musique triste comme un dimanche d’octobre sans pour autant passer, aux yeux de ses amis les plus radicalement modernes, pour un impayable nostalgique de la préhistoire des musiques électroniques (hhaa Manchester !…). Imaginez un monde où revisiter Springsteen à coup de synthétiseurs et de boîtes à rythme désuètes ne ferait pas figure d’hérésie.
Vous allez penser : ce monde est une chimère tout droit sortie de l’esprit malade d’un chroniqueur maniaque…et vous aurez tort.

Ce monde onirique existe, il s’appelle Vitesse. Après deux albums sortis très discrètement sur la structure américaine Hidden Agenda, le duo américain, via le désormais incontournable label Acuarela, nous revient avec un troisième opus très judicieusement appelé « what can not be, but is… ».

De l’état civil de Vitesse on ne sait pas grand chose sinon que le groupe est le fruit de la rencontre, en 1997, de Hewson Chen et Joshua Klein (qui officiait auparavant dans un groupe répondant au doux nom de « Toulouse », preuve certaine du raffinement naturel du monsieur…) et qu’il vient de livrer un des disques les plus surprenants et édifiants de la toute jeune année 2002.
Ces dix chansons forment le point de convergence idéal entre le meilleur de l’écriture romantico-neurasthénique américaine (Yo la Tengo, Magnetic Fields, Idaho…) et la grande tradition dance/synth/indie pop anglaise (de Depeche Mode à Baxendale en passant par Northern Picture Library).

L’album s’ouvre sur « A Statue on Easter Island », formidable cavalcade synthpop, mélancolique à souhait, qui plante le décor avec son imparable boîte à rythme, ses nappes de synthé langoureuses et cette voix masculine sublime, fatiguée ou aguicheuse selon l’humeur de l’auditeur. Le reste est une suite d’hymnes pop intimistes tous plus saisissants les uns que les autres : du chant mixte de « The Writing On The Wall  » à la section rythmique new order-esque de « Starlight »,en passant par la magnifique reprise de « 2nd Thought » d’OMD et celle, hantée, de « Unsatisfied Heart » de Springsteen, tout est symptomatique d’un talent d’écriture hors norme, d’une intelligence musicale et d’une spontanéité rares. On entre dans l’univers de Vitesse comme on entrerait dans le lit d’un(e) nouveau(-elle) partenaire : frissonnant d’excitation et ébloui par tant de proximité et de sensualité (dans l’hypothèse optimiste d’une rencontre heureuse).

Une musique pour caresser et être caressé(e). Et plus si affinité. Génial !

Guillaume F.

A Statue on Easter Island
The Writing on The Wall
Late Morning
2nd Thought
A Way to my Redemption
Starlight
Understand
Unsatisfied Heart
Old Guitar
A Bargain at Twice the Price

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