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Interviews

Vladimir – Interview

Nous avons placé Vladimir parmi les groupes à surveiller en 2016. Aucun doute que leur post punk qui a déjà séduit Mark E Smith, Sleaford Mods ou bien les Libertines les placera dans le haut du panier des groupes qui vont compter. Ils nous ont accordé en exclusivité leur première interview française.

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Revenons tout d’abord sur la genèse du groupe. Pouvez-vous nous dire comment vous vous êtes rencontrés?

Ross Murray : Nous nous sommes surtout retrouvés autour d’un amour mutuel de la musique qui nous a donné envie de monter un groupe pour voir si nous arrivions à créer quelque chose qui pourrait se démarquer de ce qu’on entendait à l’époque.

James Ritchie : Pour ce qui me concerne, j’ai rejoint le groupe en 2015. Mais les autres se sont rencontrés à l’université. J’étais déjà fan du groupe que je voyais régulièrement en concert et nous avons fini par sympathiser. Un jour ils m’ont demandé de les rejoindre au pub pour boire un verre. Ils voulaient en fait me demander de rejoindre le groupe. Ce qui tombait bien car mon groupe précédent venait juste de se séparer.

Quelle était votre ambition ?

Ross Murray : Mon ambition initiale était d’avoir un groupe que les gens voudraient venir voir en concert. J’ai toujours pensé que la sensation procurée par un groupe qui arrive à capturer ton attention sur scène était ce qu’il y a de plus important. J’espère que nous commençons à atteindre cet objectif.

Comment décririez-vous le son du groupe au public français qui va vous découvrir sur scène l’automne prochain ?

J.R. : C’est le type de question à laquelle j’ai beaucoup de mal à répondre. C’est une musique relativement froide et tendue. Un mélange de post-punk et de cold-wave avec parfois une légère touche de shoegaze. Je préfère que les gens viennent nous voir et se fassent une idée par eux mêmes.

Et en terme d’influences ?

J.R. : My Bloody Valentine, The Stooges, Joy Division, The Fall et Jesus and Mary Chain sont de grosses influences pour le groupe. Notre guitariste est un fan absolu de Hip Hop, il passe un temps fou à en composer sur son ordinateur. Mais je te rassure il aime aussi les groupes que je t’ai cités avant (rire).

James, que penses-tu que ton arrivée en 2015 a apporté au groupe ?

Nous sommes devenus très proches et complices quasi immédiatement. Nous l’avons ressenti très rapidement lors de nos concerts, qui ont gagné en cohésion et en tension. J’ai apporté également de nouvelles influences, notamment psychédéliques qui étaient moins présentes dans le groupe avant mon arrivée.

Le groupe est originaire de Dundee. Que pensez-vous la scène musicale de la ville ?

J.R. : Jusqu’à récemment, il n’y avait rien de vraiment excitant. Surtout des groupes de Nu-Metal qui ont voulu essayer de tirer bénéfice de l’engouement pour cette scène, mais aucun ne se démarquait vraiment. Et pourtant, depuis plusieurs mois, les bons groupes commencent à surgir de tous les côtés. L’un d’entre eux, Sahara, semble plus prometteur que les autres. Ils sont très inspirés par les Stone Roses et Jesus and Mary Chain et j’ai hâte de voir comment leur son va se développer. Nous leur avons déjà proposé de faire notre première partie. La scène est maintenant variée et ça fait du bien. Des groupes psychédéliques, Post Punk etc. Paradoxalement, nous nous produisons peu dans notre ville, nous avons dû y jouer deux fois en un an.

On parle de plus en plus de vous dans les médias, commencez-vous à envisager de quitter Dundee pour Glasgow ?

J.R. : Nous commençons à en parler effectivement. Je pense que nous allons attendre la prochaine grosse étape pour le groupe, qui sera la sortie d’un album. Nous prenons les choses très au sérieux, que ce soit pour le groupe ou pour notre carrière professionnelle. Pour l’instant il nous est impossible de vivre avec les revenus du groupe. Nous réinvestissons tout dans Vladimir car nous croyons vraiment fort en ce groupe. Mais nous ne déménagerons que quand nous pourrons vivre de notre musique.

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Tout semble être allé très vite pour le groupe. Vous avez beaucoup tourné, dans des festivals, souvent en première partie de groupes (The Fall, Sleaford Mods, The View etc ), puis en tête d’affiche. Pensez-vous que vos concerts sont à l’origine du buzz qui commence à entourer le groupe ?

J.R. : Nous avons beaucoup tourné ces derniers mois et ça nous a beaucoup aidés effectivement à gagner un nouveau public. Nous continuons à jouer dans des villes où nous n’avions jamais mis les pieds avant et les réactions sont toujours positives que ce soit quand nous sommes en tête d’affiche ou bien en première partie. Que des groupes comme The Fall ou Sleaford Mods donnent leur accord pour que nous les accompagnions en tournée est incroyable. Nous étions pétrifiés avant de monter sur scène car nous respectons vraiment ces groupes mais notre style est vraiment différent du leur. Pourtant le public a adoré !

Vous avez assuré la première partie des Libertines récemment dans des conditions plutôt inhabituelles ! Pourriez-vous nous en dire plus ?

J.R. : J’avais eu une journée de travail difficile et je me suis couché tôt car je travaillais également le lendemain et il fallait que je me lève à 4h30. A 2h du matin, mon téléphone sonne et c’était notre manager. Il avait donné notre single à Pete Doherty, qui est un ami à lui, lorsqu’ils ont joué à Glasgow. Pete a aimé le single et nous a offert la première partie du groupe. Sauf qu’il l’a proposé à 1h du matin pour le soir même à Nottingham ! Il a fallu tout organiser en un rien de temps, prévenir le boulot, trouver de l’argent, un van etc. Nous sommes arrivés 10 mns avant de monter sur scène à cause de la circulation. Imagine le niveau de stress. Mais le fait de n’avoir que si peu de temps pour installer  notre matériel nous a évité de trop penser à ce qui allait se passer. C’était complètement dingue. Pete et Carl ont regardé la totalité du concert et son venus nous féliciter à la fin de celui-ci. C’est un groupe que j’écoute et que j’adore depuis que je suis tout gamin, imagine un peu a quel point toute cette situation m’a paru surréaliste !

Vous semblez aimer la vie sur la route !

R.M. : Oui il s’y passe toujours des choses intéressantes. Comme la fois ou nous nous sommes arrêtés pour mettre de l’essence dans notre van au lendemain d’une date jouée avec The Fall. Non seulement, le hasard a voulu que les membres de The Fall étaient tous à l’intérieur de cette station essence pour boire un café quand nous sommes arrivés, mais notre manager a repéré deux présentateurs télé très célèbres en Angleterre, et leur a demandé pour le fun si l’on pouvait être pris en photo avec eux. Il faut savoir qu’il a un accent working class à couper au couteau.  Ils ont acquiescé et on juste demandé 5 mns, le temps de terminer de manger tranquillement leur burger dans leur voiture. Il est allé nous chercher à l’intérieur de la station pour nous prévenir et lorsque nous sommes sortis pour les rejoindre, ils ont démarré la voiture et sont partis à toute vitesse. Je te promets, les pneus ont crissé ! Je pense qu’ils étaient effrayés d’avoir à faire à six Écossais working class qui ne ressemblaient à rien alors qu’eux vivent dans un monde extrêmement bourgeois depuis leur naissance (rire).

Vous avez effectué une reprise de “Born Slippy” d’Underworld sur votre single “Smoke Eyes”. Cette version est quasi méconnaissable, toute en tension. Pourquoi avoir choisi ce titre et avez vous tenté d’autres approches avant d’arriver à cet excellent résultat ?

R.M. :C’est un classique absolu. Quand tu écoutes ce titre, tu as juste envie de te lâcher et de t’éclater. C’est pourquoi nous avons décidé de reprendre “Born Slippy”. Le titre a immédiatement sonné comme du Vladimir. Je suis très fier de cette reprise et j’espère qu’elle arrivera jusqu’aux oreilles du groupe et qu’ils la trouveront intéressante.

J.R. : Ce titre a toujours du succès en live. Nous la plaçons au milieu du set, car, quel que soit le groupe,  c’est à ce moment que le public commence généralement à être légèrement moins attentif. Nous jouons pas mal de reprises en studio de répétition que personne n’a jamais entendues à part nous. C’est un bon moyen de se détendre entre les séances d’écritures. On ne sait jamais, peut être allons-nous en essayer quelques autres en live. Nous avons repris des titres des Stooges, de Jesus ans Mary Chain. Comme pour Born Slippy, nous reprenons la base de la chanson et nous la retravaillons complètement pour lui apporter notre touche personnelle.

Votre dernier single, “In My Head” a été produit par Paul Quinn (ex batteur de Teenage Fanclub), Pourquoi ce choix ?

R.M. : Nous avons enregistré le single aux studios Gorbal Sounds, d’habitude réservé aux pointures comme Glasvegas ou dans un style différent, Susan Boyle. Ce studio est le plus récent et le mieux équipé d’Ecosse. C’est la première fois que nous dépensions autant pour enregistrer nos morceaux. Le résultat était pas mal, mais nous ne nous sommes pas entendus avec Paul Quinn. Notre tour manager nous a alors proposé de réenregistrer quelques parties dans son home studio, en plein milieu de son salon. Ce titre a déclenché beaucoup de choses pour nous. Il est passé dans plusieurs émissions sur la BBC, XFM, et il a même été classé numéro un du top 10 hebdomadaire de l’émission “Ralph Indie Sunday” sur la radio RKC en France. Nous sommes restés dans son top 10 pendant 10 semaines. Nous devons en quelque sorte notre premier numéro un au public Français ! Quand tu vois le résultat obtenu avec un titre enregistré en quasi intégralité dans un salon, nous aurions mieux fait de brûler les 2 000 £ dépensés chez Gorbal Sounds comme l’avaient fait KLF il y a quelques années (rires).

Vous espérez sortir votre premier album l’année prochaine. Pouvez-vous nous dire à quoi nous attendre pour celui-ci et où en êtes-vous dans son avancement ? Sera-t-il dans la lignée d’”In My Head” ?

R.M. : Je souhaite que notre album sonne intemporel, pour pouvoir l’écouter quand je serais vieux et toujours en être fier. Je suis certain que les gens vont adhérer immédiatement à l’écoute du disque. C’est pourquoi nous allons prendre notre temps pour l’enregistrer. Il sera encore différent d’”In My Head” qui était déjà une évolution au niveau du son du groupe. Chaque nouvelle composition sonne mieux que la précédente, nous vivons des moments vraiment excitants avec le groupe en ce moment.

J.R. : Nous n’avons pas de démos déjà enregistrées. Nous sentons tous qu’il se passe quelque chose, que nos compositions atteignent des sommets que nous n’aurions jamais soupçonné. Nous avons tellement tourné ces dix derniers mois que l’influence du live se ressent énormément. Nous travaillons vraiment dur sur notre son pour capturer l’énergie de nos concerts. J’ai vraiment hâte de retourner en studio pour travailler ces nouveaux titres. Nous avons pour l’instant de quoi remplir les deux tiers d’un album. Nous allons être très occupés à jouer dans des festivals l’été prochain, notre passage à Glastonbury est quasi finalisé. La rentrée sera probablement le meilleur moment pour enregistrer notre disque. Nous sommes plus intéressés par la musique que par l’argent, nous ne voulons pas nous précipiter car chaque titre doit approcher de la perfection.

Merci à David Speirs

Crédit Photos : DR

 

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