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Disques

Yann Tiersen – Les retrouvailles

YANN TIERSEN – Les Retrouvailles
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YANN TIERSEN - Les RetrouvaillesL’humeur bretonne, Yann Tiersen tente moins de renouer ici avec un public auquel il a donné régulièrement des nouvelles (l’album avec Shannon Wright date de l’automne dernier) qu’avec lui-même : c’est donc sur l’île d’Ouessant, source d’inspiration ancienne (Le Phare), qu’il a pu prendre le temps de se retrouver, d’oublier le rôle d’accompagnateur musical pour films nostalgiques dans lequel on l’a coincé, et qu’il s’essaie à nouveau, en aquarelliste doué, à capter les variations de lumière sur ce coin de terre battu par les flots. Le ciel breton lui colle à la peau comme un cliché tenace, mais il est vrai que sa musique instrumentale a la particularité de tendre un horizon gris, proche du grain menaçant, pour le laisser évoluer doucement en orage ou en éclaircie heureuse. On y apprécie toujours la netteté du trait et l’ambivalence de l’émotion qu’elle souligne (tristes ou gais,"La Veillée", "Le Matin" ? Bien malin qui pourrait le dire). Reste qu’au-delà du tropisme, cette musique elle-même est battue par les vents venus d’horizon divers, et l’on ne s’étonne pas que la mandoline semble jouée ici par Madredeus, le piano là par Michael Nyman, tant cette musique dépasse depuis longtemps les frontières de la pop. On ne s’étonne pas non plus que de nouvelles voix soient invitées à poser leurs inflexions, et parfois leurs mots, sur les mélodies de Yann Tiersen. Mais, et c’est peut-être là que le bât blesse, autant les instrumentaux brillent souvent par la richesse des accords tenus en une intention indécidable, par la virtuosité de l’interprète et de ses prolongements, autant les morceaux chantés, les plus pop, ont toujours eu quelque chose de fragile et de hasardeux, avec parfois de brillantes réussites ("Les Jours Tristes" sur "L’Absente"), et parfois des à-peu-près dommageables. C’est à nouveau le cas sur"Les Retrouvailles" et, comme souvent, cela part de très bonnes intentions. Excellente idée, par exemple, de convier Liz Fraser (ex Cocteau Twins), sauf que, d’un côté, livrée à elle-même, elle vocalise dans sa langue imaginaire sur un morceau qui s’en trouve pas mal destabilisé ("Kala"), de l’autre, bien guidée, elle livre une interprétation d’une sobriété bouleversante sur la meilleure chanson de l’abum ("Mary"), montrant en cela que les reprises (Tim Buckley, Robert Wyatt) et collaborations (This Mortal Coil, Massive Attack sur"Mezzanine") qui ont émaillé son parcours n’ont jamais été pour elle un exercice secondaire. Quant aux autres chansons, que dire ? Le Birkin est bien, le trio Miossec / Tiersen / Dominique A anecdotique, et je n’arrive pas à me faire une idée de l’intervention de Stuart Staples. De même que je n’arrive pas trop à me faire une idée du disque dans son ensemble : moins cohérent que Le Phare, moins original mais plus personnel que la collaboration avec Shannon Wright, il est assez représentatif des nombreuses qualités du compositeur et de ses hésitations dans le choix d’une ligne esthétique.

David

Western
Kala
Loin des Villes
La Veillée
Plus d’Hiver
A ceux qui sont malades par mer calme
A Secret Place
Le Matin
Les Enfants
Le Jour de l’ouverture
La Boulange
La Plage
Mary
7 : PM
Les Retrouvailles
La Jetée

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