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Herman Düne – Interview


Finalement, la vocation d’Herman Düne est peut-être de rester un duo ? De la paire de songwriters originels qui a écumé les salles pendant des années, le groupe est redevenu un autre duo après le départ d’André. David et Neman, loquaces quand il s’agit de parler de musique, le sont nettement moins quand ils évoquent le retrait du frère aîné. Trop d’incompréhension et de pudeur mélangées.
C’est un groupe sonné mais loin d’être à terre, auteur d’un album franchement abouti – mais qui divise – qui franchit le seuil de la Maison des Etudiants une heure avant de passer à l’antenne de Radio Campus. On se serre la main, on se jauge, on part docilement faire des photos dans un lavomatique avant de s’asseoir autour d’une table pour discuter. Une nouvelle ère serait-elle en train de s’ouvrir pour Herman Düne ?

Pourquoi n’êtes-vous plus que deux ?
Neman : André habite à Berlin à plein temps. On a fait ce disque ensemble mais il n’a plus envie de jouer avec nous ni envie de promouvoir le disque. Donc, voilà, on fait sans lui malheureusement.

Est-ce que cela a un impact sur votre démarche de groupe ?
Neman : Disons qu’on s’appelle toujours Herman Düne… Vu que c’est une décision qu’il a prise après l’enregistrement, on a été un peu obligé de s’adapter.

C’est une situation que vous avez vu venir ?
Neman : Ça faisait déjà un an ou deux que David et moi faisions des concerts sans Yaya parce qu’il avait sa vie à Berlin et qu’il n’était pas disponible comme nous.

A côté du groupe, menez-vous toujours des projets personnels ?
Neman : Oui, mais un peu moins en ce moment parce que le groupe nous occupe beaucoup. J’ai un groupe qui s’appelle Zombie Zombie (avec Etienne Jaumet, qui joue aussi avec Married Monk, ndlr).

David : J’ai jamais considéré mes albums faits « tout seul » comme des projets solos. Je les faisais seul parce qu’il se trouvait que j’étais seul à ce moment-là. Mais j’ai toujours composé des morceaux dans le même esprit. Je n’ai pas eu différentes démarches selon les groupes. Comme disait Neman, c’est un peu dur en ce moment parce qu’on se marrait bien avec mon frère. C’est plus d’un point de vue sentimental parce qu’en ce qui concerne les concerts, ça fait déjà un moment qu’on joue avec d’autres gens (Julie Doiron, Turner Cody…) donc son absence est moins rude.

André a composé la moitié de Giant, est-ce que vous jouez aussi ses morceaux sur scène ?
Neman : Non. C’est dommage pour le public.

Du coup, les sets sont raccourcis ?
Neman : Oui, on joue deux fois moins de temps (rires).

David : Non, on joue autant qu’avant parce qu’on a plein de chansons en réserve. Avant, ça m’arrivait de jouer les chansons d’André sur mes propres sets. Mais là, j’avoue que je n’ai pas très envie de le faire.

Neman : C’est sûr que ça change la façon de faire car il n’y a plus l’alternance qu’il y avait auparavant.

« Giant » est un album plutôt luxuriant par rapport au reste de votre production, j’imagine que ça ne doit pas être évident de le rejouer sur scène, comment faites-vous ?
David : On a toujours joué nos albums comme ça venait. Récemment à la Cigale, il y avait les mêmes musiciens que sur l’album, donc ça ressemblait pas mal au disque. Mais on a jamais vu les albums comme une forme figée. D’un soir à l’autre, les morceaux peuvent évoluer. On ne sent pas enfermé, au contraire. Pour l’instant qu’on soit deux ou dix, ça fonctionne pareil et c’est un plaisir différent à chaque fois.

Vous prenez autant de plaisir à jouer à deux en session acoustique qu’un concert amplifié en groupe ?
David : C’est sûr qu’il y a un plaisir particulier à entendre des cuivres sur une mélodie et à entendre les filles faire les chœurs comme il y a un plaisir particulier à être deux sur scène. Il y a plein de façons différentes de jouer. Même si ce n’est pas courant dans ce métier, on a pris l’habitude de jongler avec les formats.

Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir, la scène ou le studio ?
David : J’aime enregistrer des disques, vraiment. Pourtant au sein du groupe, on a toujours considéré les albums comme un moyen de partir en tournée. Je ne pourrai jamais faire un album sans tourner, c’est pour ça que ça nous a doublement surpris quand André est parti. S’il avait arrêté avant l’album, on aurait plus compris…

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