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Interviews

Mansfield.TYA – Interview

MANSFIELD.TYA

Je n’étais pas rassuré, avant d’aller interviewer Mansfield.TYA. J’avais bien aimé ‘June", leur premier album, mais la perspective de ces deux filles capables de chanter qu’elles ont "arraché ses dents, pour qu’on ne me retrouve pas" n’était pas des plus rassurantes en entrant dans l’antre sombre de la Cave aux Poètes, à Roubaix. Finalement je suis sorti vivant, après un concert sans mise en scène excessive, mais habité, et réussi, des deux Nantaises, qui se sont auparavant avérées très affables en interview, pas maniérées pour deux sous. Julia, chanteuse guitariste, et Carla, violoniste, se confient donc à POPnews, peu après la sortie de l’enthousiasmant "Seules au bout de 23 secondes". Ouf !

Mansfield TYA, par Julien Bourgeois

Qu’est ce qui change par rapport à "June" dans votre dernier album, "Seules au bout de 23 secondes" ?
Julia : Plein de choses, il n’est pas du tout conçu comme un live, le premier l’était, il n’y avait pas d’instruments ajoutés, il avait été enregistré en une semaine, mixé dans la foulée, masterisé, hop, emballé.

Carla : C’était vraiment fidèle à ce que l’on jouait en concert, là on a essayé de prendre plus de temps, donc il y a plus de choses, on a ajouté pas mal de batterie, il y a plein de voix.
Le groupe s’intéresse aux collaborations, Tender Forever joue sur l’album…

Carla : C’est ça qu’on a vraiment aimé dans l’enregistrement du deuxième album, prendre notre temps, jouer avec d’autres gens, essayer des choses différentes, mais sur scène on est vraiment bien toutes les deux.

Mais ça n’est pas compliqué de retranscrire sur scène des choses plus complexes ?
Julia : Non, c’est agréable au contraire, on a toujours préféré enlever des choses qu’en ajouter, donc sur l’album c’est bien que ce soit parfois fourni ; sur scène tu obtiens les mêmes frissons avec beaucoup moins de choses en fait.

Carla : Et puis ça pourrait être compliqué de retranscrire exactement la même chose, d’être fidèle, mais du coup on a vraiment choisi de faire des versions différentes

A priori ce serait plus brut sur scène ?
Julia : En tout cas c’est différent. On ne voulait pas d’un CD et d’un live pour "June" ; c’était un parti-pris.

Carla : On avait commencé par le live et donc c’était comme une photo des concerts, ce premier album.

Et vous préférez quoi ?
Julia : Mmmm moi j’aime beaucoup les deux.

Carla : Autant pour le premier on avait un peu speedé, on n’avait pas eu tellement le temps d’en profiter, et de prendre plus de plaisir à ça, autant pour le second, on s’est intéressé à la production, au mix, on jouait au ping-pong, on allait au bar, c’était juste cool, agréable, quoi…

J’aime bien l’image qui est en page d’accueil sur votre site, ou on vous voit avec un drapeau, comme un étendard. Il y a un côté revendicatif, limite révolutionnaire…
Carla : C’est Julia qui l’a fait.

Julia : C’est plus ou moins tiré d’une photo où en fait ça n’était pas un drapeau, c’était une arme… Je n’ai pas voulu qu’on ait l’air trop trop méchantes, en plus on a un espèce de logo avec des aigles, ça fait un peu fanion, euh armoire, non pas armoire, armoirie plutôt (elles éclatent de rire tous les deux). Mais le côté révolutionnaire, j’aimais bien aussi, parce qu’on a beau faire une musique assez douce, calme, on privilégie les émotions, etc, en tout cas j’espère qu’on fait de la chanson en français qui ne soit pas proche d’un tas de chansons françaises qui nous, nous saoûle ; on essaye de faire autre chose, d’avoir une autre image de la chanson française, ou du rock français.

Carla : Ou de ne pas forcément appliquer les formats que le français peut impliquer. Souvent, quand tu chantes en français, il y a un peu une structure qui s’impose à toi.

Julia chantonne : "c’est la guerre, c’est la guerre…"

En même temps vous chantez pas mal en français ?
Julia : On fait moitié moitié, on a grandi en écoutant des trucs anglophones, ça paraissait naturel pour moi, l’anglais. C’était plutôt un challenge de chanter en français, c’était aussi une façon d’aborder les deux langues comme deux instruments différents. Au fur et à mesure on a apporté le piano, la basse – les deux langues c’est aussi dans cet esprit-là : avoir deux musicalités différentes…

En même temps, quand vous chantez en français, c’est vrai que ça me semble plus brut…
Carla : C’était plus la volonté de creuser les contrastes.

J’ai l’impression que chaque instrument est utilisé sur un mode d’expression, le piano plutôt sur des ritournelles, le violon plus tragique…
Carla : A part au violon et à la voix où on peut exprimer peut-être plus de choses, on est limité sur les autres instruments, on n’est pas virtuoses dans tous les instruments, Julia sait utiliser la batterie de façon vraiment brute et violente, et ce sera vraiment utilisé pour créer une ambiance autour.

Mansfield TYA, par Julien Bourgeois

Vous avez pas mal écouté de rock ? Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?
Toutes les deux : Non, du rock, pas tant que ça.

Julia : Mmm on a un mal de chien à écouter autre chose que ce qu’on fait ; si, le dernier album de Portishead.

Et tout ce qui est electro, ça vous intéresserait de bidouiller de l’electro ?
(pas convaincues) Eummm, pourquoi pas…

Julia : Moi j’en écoute beaucoup, mais bon j’écoute des trucs de merde, Fun Radio… (rires) Akimaki, des trucs comme ça (elle chantonne… puis laisse tomber, en effet ça n’a pas l’air génial…).

 

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