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Disques

The Pastels – Slow Summits

The Pastels - Slow Summits

Amateur de chronique impartiale, passe ton chemin. On touche ici au Saint des Saints puisqu’on tient un nouvel album de The Pastels, soit un contenu aussi rare que le contenu de la Sainte Ampoule. Et pour le sacre, ils ont fait les choses en grand. Point à Reims mais au Soma de Mc Entire à Chicago, le mix à Abbey Road, et avec des légats de choix : quelques Teenage Fanclub qui traînaient par là depuis l’enregistrement du toujours lumineux « Shadows », un quota de Teutons (les Torococo Rot, rien de moins), Bill Wells repris au copy cat Jens Lekman, Craig Armstrong pour les cordes, les charmants Japonais de Tenniscoats… N’en jetez plus : on dirait une superproduction !

Rassurez-vous et remettez vos anoraks : The Pastels n’a pas pour autant changé. Ce « Slow Summits » est tout aussi twee, toujours aussi bancal mais il ressemble à un joyeux bordel en forme de démo hyper produite. Pour ceux qui ont suivi le film, « Slow Summits » est le sequel du solaire « Two Sunsets » : même atmosphère cotonneuse de sieste sous un soleil léger, pop légère et ouatée idéale pour faire l’amour l’après midi. Les voix de Katrina et Stephen sont toujours au bord de la fêlure ou de la justesse mais que c’est beau ! L’innocence de l’éternelle adolescence sans les affres de l’acné en neuf titres sous cellophane (à écouter en vinyle, pour profiter en plus de la belle pochette ou en cassette audio à la rigueur). Tous les amis se sont apparemment bien amusés à tricoter des arrangements sur la guitare aigrelette et la batterie pas toujours des plus inspirées de Katrina (« Check My heart »), qui sonne presque comme enregistrée dans le garage des parents.

 

C’est la force du disque d’évoluer entre la magie intacte des coups de crayons de nos Pastels et les enluminures des luxueux invités/copains. Et puis, il y a aussi les trucs rigolos qu’on ne repère pas forcément à la première écoute comme l’utilisation du gadget japonais, le Tenori On, sur le premier titre de la face B, « Kicking Leaves », au milieu du déluge de cordes d’Armstrong et des tubular bells, toujours bien venues (les plus malins auront également repéré les blips sur l’ouverture « Secret Music »).

On apprécie bien sûr les plages acoustiques et à tiroirs « Summer Rain » et « Slow Summits », les délicieuses flûtes bucoliques qui font passer celles du dernier Callahan qui nous sont restées un peu au travers de la gorge avec tout son barnum hippie new age, et on hésite toujours entre les chansons qu’on préfère : celles chantées par Stephen ou par Katrina ? Mais au fond, pourquoi choisir ? N’en déplaise à Stephen déclamant sur « Wrong Light » : « Please don’t show the wrong light. We are shadows of the night », cet album est une Illumination de tous les instants.

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