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Disques

Black Midi – Cavalcade

On s’attaque aujourd’hui à un gros morceau, “Cavalcade” de Black Midi et ses huit plages qui virent allégrement vers le conceptuel. Ceux qui ont aimé “Schlagenheim” s’y retrouveront. Possible que les autres se perdent au milieu de cette musique chaotique.

Il possible que l’écoute de “Cavalcade”, le deuxième album de Black Midi, donne l’impression à ses auditrices et auditeurs d’entendre un mix malade de l’album “Red” de King Crimson par Autechre. On imagine déjà les âmes sensibles s’abstenir et les plus aventureux plonger la tête la première dans les expérimentations musicales du jeune quatuor anglais qui tente aujourd’hui de mélanger le post-punk dissonant de “Schlagenheim” avec une sorte de jazz-rock illuminé. Avant d’explorer plus longuement cette bacchanale sonique, sachez que la pochette de “Cavalcade” est à l’image du reste. Anguleux, rock, abstrait ou mélodique, soyez prévenus, ça part dans tous les sens !

Il faut bien le dire, les quatre membres de Black Midi ne tiennent pas en place. Après l’intense ouverture “John L”, le groupe rend un hommage sincère à la carrière de Marlene Dietrich, et à l’écoute du morceau portant le nom de la célèbre actrice, on ne sait toujours pas comment les cabarets allemands et l’âge d’or d’Hollywood ont pu inspirer les remuants Britanniques. La virtuosité un brin énervante de “Slow” risque de laisser plus d’une personne sur le côté. C’est à se demander comment Black Midi a voulu ainsi occuper tout ce spectre musical, du saxophone free jazz aux solos de basse. Toi qui entres ici, abandonne tout espoir.

Mais avec “Diamond Stuff” ou “Ascending Forth”, Black Midi calme le jeu et abandonne son chaudron magique pour composer une musique simple, de celle dont les mélodies restent malgré leurs atours de complexité. Quinze minutes en apesanteur qui s’installent durablement dans nos esprits avant de s’arrêter sur une note définitive.

Crispant pour certains, virtuose et innovateur pour d’autres, Black Midi tente des trucs borderline qui donnent parfois l’impression de nager à contre-courant. Il faut dire qu’on ne sait où donner de la tête face à ce disque à la fois complexe et évident.

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