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Mantler – Monody

MANTLER – Monody
(Tomlab) [site] – acheter ce disque

MANTLER - MonodyPour un diplômé en cinéma qui cite Godard ou Bresson en référence, Chris A. Cummings ne soigne pas beaucoup son image. Il cultive un (non-)look pour le moins décalé : léger surpoids, coiffure avec raie sur le côté sur calvitie bien avancée, costard blanc mal taillé sur chemise rose à jabot, déhanché un peu ridicule en chantant… Et puis, enfin, ce pseudonyme improbable, Mantler, référence à un obscur jazzman… autrichien !

Le contraste n’en est que plus saisissant avec sa musique. Effectivement, Mantler, musicalement, c’est très classe ! C’est même excellent. Et ce « Monody » (mais où est-il allé chercher ce nom encore ?) ne va pas changer la donne. En effet, à l’écoute de cet album, de grands noms nous viennent à l’esprit : Brian Wilson et Robert Wyatt notamment (tant pour le timbre de voix légèrement désabusé mais ô combien élégant de Cummings que pour la qualité certifiée or pur de ses compositions).

L’album oscille entre ballades tire-larmes (« Also Close to the Rainbow », « Crying At the Movies », « Maiden Name », « Mount Shasta » et surtout le sublime « Author » qui aurait eu fière allure sur le « Smile » de… Wilson ou encore sur le « Rock Bottom » de… Wyatt, au choix !) et morceaux RnB estampillés Stax (le morceau d’ouverture, « Fortune Smiled Again », digne du meilleur TV on the Radio sans les déflagrations soniques et les géniaux « In Stride » et « Childman »). Le disque renferme même un potentiel tube electro-pop qui pourrait avoir été écrit pour le voix laidback de Tracey Thorn tant la chanson rappelle les grandes heures d’Everything But The Girl : « Fresh and Fair ».
Quel plaisir d’entendre tout au long de ce « Monody » une production si claire et précise dans la droite lignée du meilleur easy listening 70’s mais qu’on devine cependant réalisée avec les moyens du bord (le type ne doit pas rouler sur l’or…) et sans la moindre faute de goût (exercice évidemment difficile mais amplement réussi ici).

Bref, avec son allure de loser et sa musique d’une classe imparable, Chris A. Cummings a tout pour devenir un artiste culte. Un conseil, ruez-vous donc sur son disque avant qu’il ne devienne collector !

Matthieu Chauveau

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A lire également, sur Mantler :
la chronique de « Sadisfaction » (2003)


Fortune Smiled Again
Author
Childman
Interlude
Fresh and Fair
Also Close to the Rainbow
Breaking Past the Day
Crying at the Movies
Maiden Name
In Stride
Mount Shasta

 

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