Loading...
disques

Nestorisbianca – Interview


Un des très bons albums de cette première moitié d’année entre folk ambiant et pop, des concerts palpitants, un tas de rencontres… il n’en fallait pas plus pour que notre valeureux reporter ne surmonte sa frousse légendaire afin d’aller questionner Lionel et Toufik à propos de tout ça à la fin d’une POP Sunday Party sur la Guinguette Pirate.

Lionel : Moi j’ai donné quelques cours de basse à Marie parce qu’elle voulait apprendre, on faisait des exercices, des instrumentaux guitare-basse, qui sont devenus de vrais morceaux une fois que Toufik nous a rejoints avec sa guitare. Moi je me suis acheté la groovebox, et puis on faisait nos petites programmations, une fois par semaine. Et puis un groupe de Blois de nos amis nous a proposé de faire leur première partie et de jouer dans un asile psychiatrique de Blois… on avait une semaine pour faire des flyers, trouver un nom… et on a décidé qu’on allait s’appeler Nestor Is Bianca comme on aurait pu s’appeler…
Toufik : Heineken !
Lionel : … et donc le groupe est né ce soir-là. Ensuite on a rencontré Robin, ingénieur du son de Tue-Loup et d’Amor Belhom Duo, et qui nous a proposé d’enregistrer une maquette. On a passé un été à enregistrer dans la grange de Richard, notre manager, à Vendôme. Richard nous a alors présenté Gilles, qui est devenu le violoniste du groupe. Après cette maquette, on a participé à une création musicale à la Chapelle Saint Jacques (NDLR : Autour d’Un Soir, à Vendôme), avec Married Monk, Amor Belhom Duo, Dominique Petitgand, Claire Pichet… Et là on a fait la connaissance d’Oliver Mellano, qui lui nous a proposé de faire les arrangements d’un album qu’on enregistrerait en quinze jours au studio Cocoon, à Rennes, avec lui. L’été qui a suivi, on a donc enregistré avec Olivier. Comme on n’avait pas de batteur, on a fait appel à Thomas Belhom, qu’on avait également rencontré lors d’Autour d’un Soir, pour trois morceaux, et à Gaël Desbois, qui est le batteur du groupe d’Olivier et qui a joué avec Miossec. On avait enregistré un album avec un batteur, et on n’avait toujours pas de batteur… on a rencontré Nicolas, qui est de Tours et qui est venu faire un concert à Vendôme. Richard lui a proposé de jouer avec nous, ça s’est très bien passé humainement, et musicalement, car on a les mêmes influences.
Toufik : en fait, la rencontre qui a tout déclenché toutes ces rencontres, c’est celle de Richard
Lionel : on a rencontré Richard par le biais des Rockomotives, on avait demandé à être bénévoles…

En fait, la première fois que je vous ai vus sur scène, c’était en tant que roadies aux Rockomotives ! Vous me parliez d’influences, quelles sont-elles ?
Lionel : moi j’écoute pas mal d’électro maintenant, en rock, j’ai toujours été un fan de dEUS, de Radiohead.
Toufik : en fait, l’évolution que suit Radiohead, c’est un peu la nôtre.
Lionel : Nico est assez branché percussions brésiliennes, Gilles, c’est Superflu, de la pop feutrée, gentille. Il fait du folk celtique aussi. Marie, comme nous, pop rock anglais.

Le noyau du groupe vient de Vendôme : ça compte de grandir dans une petite ville ?
Toufik : Vendôme, c’est quand même une ville assez culturelle, il y a beaucoup de groupes, il y a un esprit de découvertes, les gens font confiance aux programmateurs et viennent découvrir les jeunes groupes.
Toufik : pour un tremplin, en 97-98, il y a eu 32 groupes du coin sélectionnés, c’est pas mal pour une ville de 20000 habitants.

D’ailleurs vous vous retrouvez sur un label du cru, la Grange à Disques…
En fait, au début, on était en contact avec un gros label, qui nous avait dit qu’ils voulaient travailler avec nous et étaient très enthousiastes. Deux mois passent, trois mois passent… et donc Richard a décidé de monter sa propre structure et d’auto produire le disque. Et on se rend compte que c’est nettement mieux : le label est proche du groupe, le petit foyer vendômois reste dans l’esprit du groupe. Et puis après je pense que Richard va sortir d’autres groupes. Après, il suffisait de trouver une distribution et puis maintenant de vendre assez de disques pour rembourser nos frais d’enregistrement…

Sur l’album, il y a une production très léchée…
On n’a pas hésité à découper les morceaux, à faire du copier-coller. Olivier est beaucoup intervenu, a rajouté des samples, a créé des atmosphères…on a raccourci les morceaux, car il y en avait qui duraient très longtemps, limite chiant… Olivier nous a bien aidés pour ça, il a fait partir les morceaux sur des directions que nous n’aurions jamais imaginées, cela revitalise la musique de Nestor.

A l’arrivée, ce qui me plait dans le résultat, c’est que vos morceaux sont à la fois très mélodiques et créent des atmosphères, jouent sur la durée, ce qui n’est pas si fréquent…
Oui, je suis assez d’accord. Faut que ce soit accessible, mélodique, mais limite chiant (rires).
Toufik : depuis toujours, il y a cette recherche de ne pas tomber dans le format pop classique. Rechercher, rechercher…
Lionel : Parfois, de casser les morceaux… parfois, je me rends compte qu’il serait bien d’intercaler un passage trip-hop au sein d’un morceau plus rock. Le risque, c’est qu’au bout d’un moment on est soi-mêmes plus surpris par ces mouvements. Il faut oser. On a déjà dit que c’était n’importe quoi, par exemple pour  » Days of Dolls « , qui se termine en jungle. On ne s’impose pas de limite. Mais pour l’enregistrement, on a quand même dû couper un peu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *