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Disques

Florist – Jellywish

Florist revient avec un nouvel album sur lequel le quartette américain parvient à transcender la mélancolie qui lhabite pour offrir une musique lumineuse et bienfaisante.

Par Thomas Ess & Geoffroy Séré.

Si la présentation que le groupe formé à Brooklyn fait de la création de “Jellywish” – « ce fut un accouchement doux de quelque chose de vraiment chaotique, déroutant et multiforme » – pouvait inquiéter, son écoute nous rassure sensiblement. L’album débute de la plus subtile et touchante des manières par des accords joués en fingerpicking alors que la voix feutrée, presque un peu voilée, d’Emily Sprague nous saisit et nous emporte dans sa bulle de douceur et de mélancolie. Plus loin, une batterie jouée aux mailloches ou aux balais, des accords de guitares acoustique et électrique viennent éclairer un chant toujours à fleur de peau, empreint d’une touchante mélancolie.

Le tour de force de ce cinquième album de Florist consiste à sortir du lot d’un « folk moderne » assez rebattu, en conservant néanmoins une forme plutôt classique. A part quelques insertions de field recordings, dont Emily Sprague est experte (voir par ailleurs ses albums en solo), “Jellywish” ne recèle pas les curiosités folktronica de l’inépuisable “Florist” (2022). Un parti pris minimal et le sens mélodique hors pair de Sprague mettent en valeur de petits airs qui, mine de rien, restent en tête. Ainsi vous retrouverez-vous à fredonner sans fin le beau refrain « I could have a heaven »

« Have Heaven », second single extrait du cinquième album de Florist.

En cela, l’album est un prolongement lumineux de “Emily Alone” (2019), en plus abouti encore. La chanteuse et compositrice en chef ne cache pas combien elle est perméable aux lieux où elle évolue et crée. Ainsi ce “Jellywish”, aux arpèges de bout en bout radieux, semble avoir bénéficié de la lumière de Los Angeles, où elle vit désormais, et du Pacifique, tel un horizon dégagé. Contre toute attente, après les synthés modulaires
et la photographie argentique, Emily Sprague s’est découvert une nouvelle passion dévorante : la pratique du surf !

Pour autant, on n’échappe pas si facilement à ses démons et thèmes de prédilection. En prêtant attention aux paroles, ce disque balance, pour son autrice, entre une profonde introspection personnelle et une réflexion très globale, entre mélancolie et espoir. Ainsi, dans la chanson titre : « Take one look in my eye, do you just see through the other side ? Destroy everything on Earth. What makes a meaningful space and what makes a family? …/… Don’t you know that we’ll grow old… Nothing is guaranteed but death ». 

Et si, finalement, les choses pouvaient être aussi simples que ça : « I just want music in my life, I just want us to sing along » ?

“Jellywish” est sorti le 4 avril 2025 sur Double Double Whammy.



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