Déjà entendu sous le nom de Visage Pâle ou en tant que compositeur pour Fishbach, Lars Isler s’est réincarné en Cavalier Seul et a mis le cap sur l’île suédoise de Gotland, pour y trouver calme et isolement, et se réinventer. On retrouve sur son EP un repère, la voix haut perchée, vulnérable, de Lars, au service d’un folk élégant teinté de pop ou d’americana. Il se dégage de cette musique aux arrangements légers mais toujours recherchés une forme de tranquillité et une réelle évidence. En quatre titres, c’est une plume sensible qui s’exprime, avec justesse (jamais trop d’instruments ou de production) et concision (on aurait bien pris un titre ou deux de plus !).
Son auteur nous en dit un peu plus sur ces quatre morceaux :
Ça m’a manqué
“Ça m’a manqué” est une ballade pop folk haut perchée, une ritournelle entêtante qui appelle au retour à la nature. C’est le seul titre de l’EP que je n’ai pas écrit à Gotland, je l’avais déjà dans mes bagages en arrivant en Suède. Je le considère comme prémonitoire. La Suède, sa nature et ses paysages sans maisons m’avaient manqué.
Cendrillon
”Cendrillon” invite l’auditeur dans une ballade pop-folk douce-amère, empreinte de nostalgie et d’illusions. Derrière la légèreté acoustique, la chanson déroule le fil d’une rêverie contrariée. Elle dépeint notre dépendance croissante aux écrans et décrit la manière dont celle-ci affecte notre perception du monde et notre capacité à vivre l’instant présent. J’écris presque toujours avec un instrument dans les mains. Ce qui est particulier avec ce titre, c’est que le refrain tout entier m’est venu d’un coup, comme tombé du ciel, en gros blocs lorsque j’étais sous la douche. Je me suis alors empressé de trouver un stylo.
De l’autre côté du vent
Avec ses airs d’americana européanisée, ce morceau évoque de façon poétique des deuils à répétition que j’ai vécus jeune. On est clairement dans une production lo-fi : guitare/basse/ batterie. Une batterie sans charley et sans cymbale avec un son de caisse claire très brut que j’aime beaucoup.
J’mettrai les voiles
“J’mettrai les voiles” s’abandonne, entre guitares cristallines et vocalises aériennes. Tout quitter pour changer de vie, c’est ce que j’ai fait en m’installant à quelque trois heures et demie de ferry des côtes suédoises durant deux ans. Être techniquement coupé du continent sur l’île de Gotland m’a permis de zoomer sur un globe qui tournait au ralenti. De prendre du recul et de voir certaines chose sous un angle différent. L’île permet cela : s’extraire du monde pour mieux le regarder. Sur ce titre, j’ai un petit faible pour les violons légers joués par mon épouse Ellinor et la ligne de basse assez bavarde jouée par mon ami Robin qui a aussi produit le disque.
Merci à Lars Isler et Adrien Durand.
