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Disques

Camping Car – For Adults

CAMPING CAR – For Adults
(Travaux Publics)

CAMPING CAR - For AdultsCa commence comme une romance à la Deschiens. Marcelline et Pierre se rencontrent au camping de Saint-Trojan, sur l’île d’Oléron. Les deux zigotos partagent la même ambition: vivre sur la route dans un camping car aménagé en home-studio. Aussitôt dit, aussitôt fait. Depuis 1994, nos Bonnie & Clyde de pacotille écument l’Europe, proposant des mini-concerts dans leur camping car, en marge des festivals et salles de concerts. On est loin du Stade de France : quatre personnes seulement peuvent tenir dans la caravane ! Mais un beau jour de 2001, Rubin Steiner assiste à la prestation du couple. Et décide de produire leur premier album sur "son" label Travaux Publics. Le disque, vendu à la fois en format CD et vinyl, est aujourd’hui disponible dans 9 points de vente en France ou par Internet.
Tout cela fait un peu anecdotique et "private joke" sur les bords. Mais les 22 minutes de musique (6 titres seulement) méritent plus d’attention que la sono bruyante de votre voisin de camping habituel. Si Marcelline et Pierre jouent pleinement la carte second degré, imagerie beauf et casquette Ricard, leur électro-pop a de la classe.
Entrons chez eux. Accords de piano mélancoliques et texte ironique sur "L’automobile": on pense à Mendelson et la claustrophobie nous prend. Combien de temps va-t-on tenir dans l’habitacle confiné du Camping Car?
Ça s’arrange sur le deuxième titre, un instrumental dansant et nostalgique, avec ses ruptures de tempo chères à Rubin Steiner. On retire ses tongs. "First, two, three" évoque Felix da Housecat et Marcelline, de reine du camping, devient une convaincante Miss Kittin europop. On pousse la glacière pour avoir plus de place. Marcelline et Pierre disparaissent derrière le paravent et reviennent attifés en B52’S: leur reprise frénétique et robotique de "Dance this mess around" hâche menu le tube des Amerloques déjantés. Une version qui rappelle un peu le "Give me back my man" des Chicks on Speed. La caravane devient étouffante, on sort les canettes et on ouvre les fenêtres. Sur "Barefoot", le rythme s’emballe encore, soutenu par un synthé 80′ et une Marcelline très énervée. On souffle enfin sur l’ultime morceau, "Musical box", spleen cafardeux mais de haute tenue que ne renierait pas Perry Blake. Il se fait tard, la fête prend fin, on aide à ranger, on sort du camping car et on rejoint sa tente.
Moralité: si deux ravis joufflus vous demandent un jour: "Qu’est-ce que tu fais pour les vacances?", la réponse est toute trouvée: du camping à l’île d’Oléron.

Vincent Noyoux

L’automobile
Camping Car
First, Two, Three
Why Don’t You (libre adaptation de "Dance This Mess Around" des B52’S)
Barefoot
Musical box

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