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Disques

The High Dials – Moon Country

THE HIGH DIALS – Moon Country
(Autoproduction) [site]

THE HIGH DIALS - Moon CountryEn 2005, les High Dials ont sorti un album nommé "War of the Wakening Phantoms". Il faut absolument que vous l’écoutiez.
Ne zappons toutefois pas les présentations : The High Dials est un quatuor canadien que j’ai pour ma part découvert tardivement avec cet album, le fabuleux "War of the Wakening Phantoms". Un groupe qui réunit vraiment tout ce qu’il faut pour qu’on passe à côté de lui sans se poser de questions : pas distribué en France, pas transcendantalement original, pas de débordement de lyrisme à la façon de certains de leurs compatriotes et donc pas de choux gras sur les blogs qui comptent, deux premiers albums sortis chez Rainbow Quartz, label new-yorkais fort honorable mais un peu trop typé revival mod/garage pour qu’on ait toujours la patience d’aller fouiller dans ses sorties pléthoriques, et une recommandation exaltée d’Anton Newcombe, comme incitation à aller voir ailleurs, on peut difficilement faire mieux.

Ceci fait, parlons de leur dernier opus. Ce double album débute comme dans un rêve par le presque planant "These Days Mean Nothing To Me", dont le psychédélisme ouaté évoque le meilleur de The Church. Ça commence dans le coton, mais très fort quand même, à en oublier illico les Fleet Foxes. Le groupe de Trevor Anderson – seul membre d’origine encore présent après près de dix années d’existence -, poursuit un cran au-dessus : "My Heart Is Pinned To Your Sleeve" avec un riff de guitare à la fois imparable et pas si évident, fait décoller l’album. Le premier disque frôle ainsi la perfection, notamment le temps d’un "Book of the Dead" à la rythmique impérieuse et aux choeurs divins.

Le deuxième disque semble davantage prendre son temps, avec des titres plus longs, au premier chef desquels l’inaugural et bien nommé "Open Up the Gates", sommet psyché du disque avec sa guitare fuzz et ses voix trafiquées, et ce malgré un départ assez plan-plan. Globalement, d’ailleurs, les quelques titres moins inspirés finissent toujours par échapper à la sanction de la touche "plage suivante", pour une bonne idée de production – oeuvre du voisin Joseph Donovan, des Dears -, ou par un choeur bien troussé. L’une des clefs du disque sera bien entendu son titre, "Moon Country", qu’on pourra librement traduire par "country lunaire" pour l’occasion. Il court en effet un souffle d’americana – et pas option Canada Dry – sur la musique des High Dials, histoire de refroidir les braises de la power pop et du psychédélisme des premiers albums. Quant au côté lunaire, il est à chercher entre les lignes, dans l’indéfini d’un disque qui sait passer, parfois d’une note à l’autre, de l’euphorie à l’indécision, du romantisme à la noirceur.

Alors, certes, je l’ai déjà mentionné, cet album ne révolutionnera ni la musique en général, ni celle des High Dials en particulier, même si le groupe élargit là avec une grande maîtrise sa palette, raffinant au passage son écriture, mais, sans esbrouffe et sans complaisance, il constitue une invitation au voyage et à l’onirisme très joliment tournée, et qui mériterait en tout cas beaucoup mieux qu’un succès d’estime et ne devrait, si le monde était mieux fait, être absent d’aucun classement de fin d’année des amateurs d’un genre aux confins de la power pop et de la pop psychédélique.

Guillaume

These Days Mean Nothing to Me
My Heart Is Pinned to Your Sleeve
(Do the) Memory Lapse
Killer of Dragons
Book of The Dead
Angels And Devils
Clare
Seagull Blues
Open Up the Gates
Oisin, My Bastard Brother
The Case Against Love
Cartoon Breakup
Invisible Choirs
Space Hobo

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