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Richard Swift – Richard Swift As Onasis

RICHARD SWIFT – Richard Swift As Onasis
(Secretly Canadian / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

RICHARD SWIFT - Richard Swift As OnasisToujours se méfier de l’eau qui dort. On connaissait jusqu’à présent Richard Swift pour son sens de l’arrangement sobre et efficace, pour ses mélodies pop délicatement ciselées, à l’image du très beau "Dressed Up for the Letdown". Avec ce double EP, le roi Richard révèle son côté Mister Hyde : deux disques remplis de guitare fuzz, d’ambiances psychobilly, sur lesquels flotte une voix emplie d’échos caverneux. Eh oui, Richard Swift est aussi fan de Screamin’ Jay Hawkins et Johnny Burnette que de Burt Bacharach. Cette création, en marge de son travail habituel, donne un relief différent à la création de Richard Swift. Une majorité de titres sont instrumentaux, rappelant les morceaux séminaux de Link Wray parus dans les années 1958-1960. Cette fureur propre aux pionniers est bien présente dans les premiers morceaux du EP, comme "Knee High Boogie Blues" ou "SM60", qui reposent sur des rythmes lancinants, gorgés d’électricité. Lorsque Richard prend le micro, on pense notamment aux immenses Television Personalities ("Sign Language"). Un orgue Hammond déficient vient parfois tempérer le propos ("Opt II", "Field Painting", "Du(m)b II"). Une écoute attentive révèle néanmoins beaucoup plus de subtilités que le projet initial ne pourrait le laisser supposer : Swift incorpore des rythmes dub / ska sur certains titres ("Du(m)b", "Ha Ha Suckers"), des ballades pianistiques ("Dutch"). Parfois un blues ternaire totalement déstructuré vient clouer l’auditeur à son casque : ce "Vandervelde Blues", mes enfants ! On lorgne du côté du "Yer Blues" des Beatles et on se rapproche des délires soniques de Blue Cheer. "Vandervelde Blues II" révèle enfin une fascination bien compréhensible de l’ami Richard pour les climats incertains de Captain Beefheart ou Tom Waits.

"As Onasis" marque une volonté de Richard Swift de dévoiler un autre pan de ses racines musicales, et démontre que la vraie liberté créatrice consiste à savoir jouer avec les deux côtés du prisme. Poppy ou psychobilly, prenons le plaisir où il se trouve.

Frédéric Antona

A lire également, sur Richard Swift :
la chronique de « Dressed Up for the Letdown » (2008)
l’interview (2008)
la chronique de « The Novelist / Walking Without Effort » (2006)

Onasis I
Knee-High Boogie Blues
SM60
The German (Something Came Up)
Greaseball Blues
Opt I
Du(m)b I
Sign Language
Even More Sign Language
Opt II
Field Painting

Onasis II
Du(m)b II
Your Mom
Phone Coffins
Dutch
Whistle at the Bottom of a Shoe
Vandervelde Blues
Ha Ha Suckers
Vandervelde Blues II
JLH
Opt III

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