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Disques

Will Oldham – Guarapero – Lost Blues 2

WILL OLDHAM – Guarapero – Lost Blues 2
(Domino/Labels)

WILL ODLHAM - GUARAPERO - LOST BLUES 2De 1993 à 1996 – soit du fondamental "There’s no-one what will take care of you" au dépouillé "Arise Therefore" – je me souviens avoir assisté, ébahi, à ce que je considérais, sans doute à tort, comme l’édification d’une oeuvre. Essentielle, profonde, cette soul music authentique l’était assurément mais d’oeuvre au sens classique il n’était pas question et cela, Will Oldham, non content d’avoir dissout les vieux oripeaux country dans l’acide et les larmes, s’employa à le démontrer les années qui suivirent, changeant de patronyme presqu’aussi souvent que Prince, multipliant les collaborations avec autant de labels, aidé par un relatif désintérêt pour sa production, peut-être un peu moins dense, plus exigeante, bref, se dissolvant lui-même ou plutôt dissolvant le costume de Neil Young no wave que certains lui voyaient un peu facilement endosser.
Will Oldham a donc sans doute laissé quelques fidèles sur le chemin, d’autres l’ont suivi d’un peu plus loin. Etonnant de la part d’une musique qui ne me semblait a priori pouvoir tolérer aucune demie mesure. Quels enseignements tirer de cette désaffection ? Nulle autre que celui de mesurer ses propos, de ne pas transformer les Palace en chapelle, de ne pas enfermer Will Oldham dans une paroisse dont il ne veut pas. Dès lors, prendre ce disque pour ce qu’il est s’impose : une deuxième occasion, après "Lost Blues" il y a trois ans de colmater les brèches dans une discographie touffue, de présenter raretés, lives et curiosités (une reprise d’AC/DC, quand même), de délivrer son lot de noirceur, de sécheresse et de misère, et un brin de décalage qui fait oublier le sérieux de tout cela. Rien de plus, rien de moins. Bien sûr, ce disque n’a pas la qualité ni la cohérence d’un véritable album et cette raison devrait suffire à s’abstenir de jouer les intégristes jeteurs de fatwah et à absoudre ceux qui resteront sourds à cet opus. Ceux qui, comme moi, le jugeront essentiel – pour le faisceau de raisons suscitées qui n’appartiennent qu’à Will Oldham – n’en continueront pas moins à se repaître, entre voyeurisme et identification, de ces chansons dans lesquelles se consume une âme.

Guillaume

Drinking woman
The Spider’s Dude is Often There
Gezundheit
Let the Wire Ring
Big Balls
For the Mekons et Al
Stable Will
Every Mother’s Son
No More Rides
The Risen Lord
Boy, Have You Cum
Patience
Take However Long You Want
Sugarcane Juice Drinker
Call me a Liar
O Lord Are You In Need?

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