Loading...
Disques

Dengue Fever – Cannibal Courtship

Dengue Fever - Cannibal Courtship

 

Notre correspondant bicéphale en Suède revient sur l’album de Dengue Fever sorti il y a quelques semaines et se souvient entre deux bouchées de porc sauce aigre douce avec nostalgie du premier album du groupe.

Le premier album de Dengue Fever paru en 2005 m’avait contaminé comme une fièvre virale. Impossible de me passer de ce mélange de rock psychédélique sixties revenu dans une sauce aigre douce de lignes vocales ondulantes en Cambodgien et en Khmer, soit la musique que vous rêveriez d’entendre dans votre restaurant asiatique pop fantasmé (Ho’s à Stockholm quoi, vous ai-je déjà dit que c’était mon resto chinois préféré et votre halte gastronomique obligée dans la Venise du Nord ?). Je l’avoue, je n’ai pas été très constant et n’ai pas suivi l’évolution de Dengue Fever depuis ce premier album. C’est donc avec joie mais surtout une légère déception que je découvre ce « Cannibal Courtship ». La folie pétaradante du grand écart entre psychédélisme anglo-saxon et variétoche cambodgienne s’est émoussée, l’un se diluant dans l’autre. Chhom Nimol chante presque comme une américaine issue de l’immigration (« Cement Slippers ») et la musique de Dengue Fever semble s’être lentement muée en proto jazz garage rock. Rien de honteux mais peut être un rock plus sage et conventionnel ayant perdu ce côté ethno jazz qui faisait la différence. Bon, j’exagère un brin, mais je n’ai pas ressenti le même frisson qu’en écoutant cette bonne grosse basse, ces claviers acides et les cuivres zarbis qui faisaient de « Lost in Laos », « I’m Sixteen » ou « Pow Wow », cette synthèse tant attendue d’une musique qui faisait le tour du monde en trois minutes à défaut d’être de la musique du monde dans les clichés qu’on s’en fait. Quoique… Après réécoute enchaînée, je m’aperçois avoir cédé aux sirènes du « c’était mieux avant »… Le groove d' »Only a friend » et de « Durian Dowry », les allusions-illusions sonores de « Kiss of the Bufo Alvarius », les déflagrations de guitares de « Cannibal Courtship » ont fini par me convaincre que la pop de Dengue Fever était toujours aussi vénéneuse et hallucinogène.

Reprenons donc : ce « Cannibal Courtship » vaut plus que le détour dans leurs eaux chaudes et salaces car cette piraterie pop chaloupée est dangereusement contagieuse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *