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Disques

Dinosaur Jr – Give A Glimpse Of What Yer Not

Dinosaur Jr. - Give A Glimpse of What Yer Not

Les dinosaures de l’arrière garde du rock gèlent mais ne meurent pas.

Bien que congelés dans le permafrost des années 90, nos petits dinosaures se portent bien et vieillissent sans laisser de traces autres que des albums impeccables (réentendre au besoin « I Bet On Sky »). Un comble !

La force tranquille (sur le canapé), le changement dans la continuité (sans se forcer) : résumer un album de Dinosaur Jr revient souvent à aller piocher chez Seguéla dans le répertoire des formules toutes faites de notre jeunesse bien mieux adaptées à ces gars-là. Pour tous ceux qui auront grandi avec une planche à roulettes comme seule expression concrète d’une quelconque rébellion, le rock charbonneux comme celle de la poésie en action et Neil Young, en parrain indéboulonnable à la place de tonton Baudelaire des cours de première, pour tous ceux-là, les disques de Dinosaur Jr, passés et, surtout à venir (du moins on l’espère) sonneront toujours comme une promesse tenue.

C’est chose rare en ce monde : profitons-en.

 

l y a d’ailleurs quelque chose d’émouvant dans ce retour aux affaires de nos Dinosaur rempilant depuis « Beyond »apparemment pour l’argent (mais pour la bonne cause, dit-on) et enregistrant des disques incroyablement bons et euphorisants, s’ouvrant à la démocratie et laissant place à l’expression des minorités, entendre ici donc deux titres pour Lou Barlow, garantis millésimés Indie Rock bûcheron pure souche (ne pas voir là une allusion aux coups de cognées de Murph). À ce titre, « Love Is… » de Lou Barlow, respiration à mi-parcours, est juste incroyable et, là où les hymnes à l’amour du récent Teenage Fanclub nous laissent de marbre, Loulou (pas le mort, l’autre) nous tirerait presque quelques larmes. La voix doublant celle de Lou n’y est pas pour rien. On espère y entendre ou plutôt, on veut croire y entendre son vieux pote Jay. Et c’est très beau.

C’est tout comme ces guitares hurlantes sur le refrain de « Good To Know » qui se retiennent pour laisser gicler l’inévitable solo, comme ce riff carbonisant de « I Walk For Miles » (souvenir de la cuvée fermière de 2009, « Farm ») et comme les (presque) bucoliques (souvenir des récents albums solo de Jay dont le dernier « Tied to a Star ») « Lost All Day » et surtout « Knocked Around » avec son final énervé inattendu, comme quoi on ne peut jamais vraiment perdre les pédales (de disto) avec Mascis.

On retrouve enfin tout un tas de bombinettes pop clipées à l’avenant.

Notons que l’écoute au casque permet de profiter du gros g(r?)ain et du souffle des amplis comme à la maison.

C’est bon. C’est un bain de jouvence. Revenez quand vous voulez.

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