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Django Django – Born Under Saturn

Django Django - Born Under Saturn

Lorsque vient le temps d’écouter des nouveautés, une loi naturelle exige que chaque auditeur craigne de la part de certains artistes une copie conforme de l’effort précédent et chez d’autres, a contrario, un éloignement un peu trop marqué de ce qui avait initialement constitué leur identité, leur singularité et leur authenticité. Or, même si l’on appréhendait légèrement le premier cas de figure en ce qui le concerne, on se doutait intuitivement que le carré d’as irlando-écossais Django Django n’allait opter ni pour une paresseuse resucée, ni pour un revirement stylistique radical, et c’est tant mieux. Après un premier album éponyme très réussi paru fin janvier 2012, ce sympathique quatuor un peu foufou, au moins autant tête-à-claques que Metronomy et tout aussi attachant que The Beta Band, reste dans sa zone de confort en tâchant toutefois d’alterner un tant soit peu les plaisirs sur « Born Under Saturn », un deuxième long format varié, équilibré et jamais lassant.

Dès le remuant « Giant », on devine qu’on ne bâillera probablement pas une seule fois au fil de ces cinquante-six minutes de pop multicolore et positive, en partie grâce à un éventail de mélodies au large spectre, des textes solaires à l’instar de ceux de The Horrors, des chœurs toujours impeccables, ainsi qu’une proportion conséquente de détails sonores parfaitement adéquats, dosés de manière judicieuse et taillés pour injecter suffisamment de nuance et de relief dans chacune des treize compositions ici présentes. Encore une fois, l’habileté funambulesque de Maclean, Neff, Dixon et Grace garantit un divertissement riche en bonne humeur communicative et délimité par un parcours de montagnes russes savamment étudié qui procure de bien beaux écarts entre sensation de danger et sentiment de sécurité.

Dans ce joyeux bordel organisé, le single avant-coureur « First Light » installe une ambiance un rien cheap et inconfortable avec sa basique boîte à rythmes faussement maladroite, avant d’apparaître comme irrésistible et intégralement maîtrisé. Plus loin, son faux jumeau « Shot Down » s’avère plutôt bluffant car il n’a de réellement gémellaire que le refrain, sa structure globale lui évitant brillamment de ressembler à un pauvre décalque éhonté. Toujours au rayon des airs de famille, au même titre que le tubesque « Vibrations », l’enthousiasmant « 4000 Years » rappellera aux aficionados de la première heure les hauts faits d’armes que furent « Wor », « Waveforms » et « Defaults », à la différence près que cette pépite toute neuve contient un bouillonnement final jouissif et inattendu dans lequel se noie un saxophone épileptique. Enfin, aux alentours du dernier quart de l’album, la ballade « Beginning to Fade », unique morceau à haute teneur mélancolique en guise d’insulte à toute forme de monotonie, se charge de casser le rythme d’une façon surprenante mais nécessaire et salvatrice.

En bref, avec « Born Under Saturn », on a eu peur, on a eu chaud, on a souri. On refait un petit tour de montagnes russes ?

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