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Disques

Half Asleep – Subtitles for the Silent Versions

Half Asleep - Subtitles For the Silent Versions

Recevoir un disque de la part du label toulousain We Are Unique ! n’est jamais anodin. Alors, quand j’ai reçu ce disque de Half Asleep, j’ai pris le temps qu’il fallait, laissé au disque le temps qu’il fallait pour séduire. Je ne connaissais pas même de nom ce projet, mené de main de maître (en ai-je déjà trop dit ?) par la Belge Valérie Leclercq. Pourtant, son nom apparaît dans plusieurs productions que nous avons défendues ici : « The And » de Angil & the Hiddentracks, ou encore le dernier album de Jullian Angel, « Kamikaze Planning Holidays« . Des indices tout au plus, des sillons à creuser en tout cas…

La déambulation avec l’artiste a tout du voyage passionnant. Constamment entre ombre et lumière, entre une infinie délicatesse et une émotion vibrante, les treize morceaux sont autant de facettes d’une oeuvre qui fascine à bien des égards. Tout d’abord, Half Asleep ne rentre dans aucun moule bien défini. Ce n’est ni de la chanson, ni réellement du folk : c’est plus un mélange entre de grandes plages faites d’un mystère bien réel, suffisamment fort et attractif pour que l’on ait l’envie de se plonger dedans, dans ces choeurs souvent brumeux, ces mélodies qui tiennent en équilibre sur quelques notes de piano ou de guitare. Mais cette façon de ne dire les choses qu’à moitié laisse à la fois la place à l’auditeur d’envahir l’espace, d’y prendre place, mais lui permet aussi de prêter attention aux détails qui ne manquent pas. Ici des cordes de guitare dont on entend chaque vibration, là des croisements de voix, puis quelques notes de trompette se font entendre, avant qu’un presque silence s’installe. Il y a beaucoup de solennité, mais elle n’est jamais intimidante (« Personnalité H ») : elle est signe d’un profond dévouement aux mélodies, au chant, et témoigne d’une volonté de rendre justice à ces chansons qui évoquent en filigrane la tristesse du fado (« The Bell »), qui se heurtent parfois à une rudesse presque blues (« The Fifth Stage of Sleep », « For God’s Sake Let Them Go ! ») avant le dépouillement en apesanteur de « De deux choses l’une » ou « Mars (Your Nails and Teeth) ». Autant de preuves que Half Aleep a fait sien le dicton « less is more » : ici, la sobriété de la musique est son plus bel atout pour séduire, avec une évidence absolue.

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