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Disques

House Of Wolves – House Of Wolves

Of Wolves House - House Of Wolves

Rey Villalobos de House Of Wolves revient avec un troisième disque qui vient s’additionner à une belle paire d’œuvres arrache-cœur et diablement frissonnantes.

Avec la mort de Mark Linkous de Sparklehorse en 2010, on savait que l’on serait à jamais orphelin d’une musique à la limite de l’écorchure. On savait aussi que l’on trouverait quelques fois des maigres réconforts entre les bras de copieurs et autres suiveurs. Les mots et les notes de Sparklehorse resteraient comme la pierre angulaire de nos mélancolies.

Le Californien, depuis « Fold in the Wind » en 2011, est bien plus qu’une source de consolation. Les rares qui se sont confrontés à son univers n’en sont pas sortis indemnes. Rey Villalobos est de ces artistes qui font monter les larmes au plus dur des légionnaires. Que ce soient « Daughter Of The Sea » ou ce sobrement nommé « House Of Wolves », il semble ne pas vouloir choisir entre les ténèbres et le bout d’un tunnel lumineux. De disque en disque, il étoffe un monde où l’on croise un son Sixties qui ne dépareillerait pas dans un film de David Lynch, un folk qui doit autant à Neil Young qu’à Nick Drake.

D’une tristesse profonde, Rey Villalobos ne sombre jamais dans le lacrymal ou le définitivement trop appuyé. Ses chansons sont toujours des quêtes d’apaisement, de cheminement vers un air plus pur,, de passage sur l’autre rive. Et puis il y a cette voix haute, comme androgyne, ni vraiment fragile ni encore brisée. Un peu comme si Antony ou Anohni comme on doit l’appeler maintenant retrouvait le sens du murmure.

Ceux qui viendront chercher ici la noirceur de Mark Linkous en seront pour leur frais car ils trouveront une énième variation du spleen, de celle qui ne vous laissent pas seul.

De « I’m Here You’re There » à « Oh You Little one », Rey Villalobos chante ce qui a été entendu mille fois. Les peines de coeur, la solitude, la peur de la perte. Pourtant, on est saisi, happé. On entre en empathie avec ses interrogations et ses doutes. Sans doute saisit-on la vraie fragilité quand on la rencontre ? Celle qui envahissait Elliott Smith auquel on pense souvent à l’écoute de ce troisième album de House Of Wolves.

On pensera fort à Roy Orbison sur le presque glaçant « Darkness » et ses effluves de crooner sans âge. Sans doute la faute au Falsetto de Rey Villalobos, sans doute la faute à cette country déviante, sans doute la faute à ce titre, Alabama » si l’on se prend à penser à Neil Young.

House of Wolves – « Love is a War » from Tyler T. Williams on Vimeo.

Rey Villalobos tente également de nouveaux chemins de traverse pour amener sa musique vers des contrées différentes et parvient à éviter aisément le piège de la linéarité. Prenez « Keep All Your Lovers » qui évoquera le meilleur de Timber Timbre.

Mais là où le Californien reste le plus fort et le plus incisif, c’est dans ces structures minimales, ces circonvolutions autour de sa voix chargée de réverb. La mélancolie dans son plus simple appareil, la sincérité à son apogée, rien de plus. « Time » ou « Holy Roller Coaster » vous hanteront encore longtemps après.

Il est à noter que vous pourrez vous procurer, pour toute commande du disque de House of Wolves sur le site de l’excellent label, Discolexique, un cd bonus avec trois titres dont « Love is a war » qui était venu annoncer l’album à la fin de l’été.

Pour rappel, Discolexique est cette belle épicerie fine aux milles et une saveurs qui héberge entre autres les disques de Corrina Repp, Brother Dege, les rééditions et le nouveau disque annoncé de Gareth Dickson.

Un petit passage par là s’impose : 

http://discolexique.com/shop/

Avec les deux premiers opus, Rey Villalobos avait su nous charmer. Avec ce dernier House Of Wolves, il a su se rendre indispensable pour notre plus grand bien. C’est une vie merveilleuse…

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