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Disques

Kaolin – Allez

KAOLIN – Allez
(Barclay / Universal)

KAOLIN - AllezKaolin était en passe de devenir le nouveau serpent de mer de la pop, l’Arlésienne du rock hexagonal. Nombreux étaient ceux qui régulièrement citaient le nom du groupe de Montluçon pour en chanter les louanges, quelques-uns programmèrent en radio quelques extraits de concerts ou bien leur unique tube "Que tout se passe". Mais jusqu’à présent aucun album n’était sorti. Impossible, donc, de juger sur la longueur un travail d’écriture que, sur scène, on devinait intéressant. Un manque que vient combler leur premier LP "Allez". Un étrange titre en forme d’autopersuation ou d’encouragement collectif, à moins qu’il n’évoque plutôt la résignation du perdant magnifique. Une dernière hypothèse peu probable tant la formation semble taillée pour le succès. Apparemment, les quatre garçons de l’Allier ont passé quelques heures savoureuses à écouter très attentivement les disques de leurs maîtres, essentiellement anglais et américains, du Radiohead précédant "Kid A " à Jeff Buckley, modèle de chant et de guitares savantes. En témoignent les arrangements de guitares où les emportements fougueux succèdent aux accalmies que l’on sait passagères et le chant maladif à la Thom Yorke ainsi que les envolées vocales directement influencées par l’auteur de "Grace". À l’écoute de ces douze titres, ces influences majeures se font sentir d’une façon criante. Or c’est là la faiblesse d’un disque qui a souvent du mal à donner une autre impression que celle un peu trop fade de la bonne copie de l’élève doué sans parvenir à véritablement décoller et à emporter l’auditeur dans des univers plus personnels. D’autant qu’outre le fait que certaines chansons souffrent d’un lyrisme dégoulinant qui rapproche dangereusement le groupe de Muse dont le mauvais goût est désormais légendaire, les paroles prennent parfois une pose poétique qui n’est pas nécessaire et qui nuit à l’ensemble. Les deux morceaux instrumentaux montrent d’ailleurs qu’en se débarrassant du chant, Kaolin boxe dans une catégorie nettement supérieure, celle de Mogwai. À quelques occasions cependant, les vocalises rappellent la grâce vocale d’un Polnaref, seul chanteur français à s’être autorisé avec brio ce genre d’acrobatie vocale. Dans l’ensemble, malgré ses défauts de premier album et ses charmes un peu verts, "Allez" reste un disque rempli de promesses. Kaolin est un groupe à surveiller, nous en avons désormais la preuve.

Jérôme Lenain

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