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Disques

Karen Elson – The Ghost Who Walks

KAREN ELSON – The Ghost Who Walks
(XL Recordings / Beggars) [site] – acheter ce disque

KAREN ELSON - The Ghost Who WalksOn peut donc être mannequin, ou l’avoir été, et se reconvertir avec succès dans la chanson. Non, je ne parle pas de notre Première Dame, qui d’ailleurs a connu le succès sans que l’on puisse parler de réussite : là, il est question d’une jeune femme, Karen Elson, paraît-il mannequin très connue et désormais auteure-compositrice. La petite histoire qui va bien est même au rendez-vous : mariée depuis 2005 à l’incontournable Jack White, elle a composé cet album toute seule, sans lui en parler, et il a été soufflé lorsqu’il a entendu les premières ébauches. L’histoire est-elle parfaitement vraie ? Peu importe, car le résultat est tout à fait bluffant.

Le charme agit vite, avec l’entrée en matière envoûtante qu’est « The Ghost Who Walks » (c’était le surnom de la belle sur les podiums). Ce qui marque, c’est la richesse des arrangements, le climat qui joue sur toutes les nuances entre noir et blanc, et cette voix ! Riche, profonde avec une touche de fragilité qui surgit parfois, très sensuelle, elle est le poison délicieux qui séduit instantanément. Mais cet organe se met surtout au service d’une plume déjà parfaitement affûtée. Karen Elson a visiblement du goût pour le romantisme noir de Nick Cave, qu’elle associe à ses aspirations personnelles, qu’elles soient country, americana ou blues. Son groupe est nombreux et talentueux (son guitariste n’est autre que le fils de Patti et Fred « Sonic » Smith, Jack White est à la batterie, Jack Lawrence de The Greenhornes à la basse), et sa richesse (orgue, pedal steel, violon, accordéon) lui ouvre bien des horizons. On a ainsi droit à de la country mélancolique (« Lunasa », « Cruel Summer », « A Thief at My Door ») ou plus dansante (« 100 Years From Now »), mais aussi du blues hanté (« Garden »), ou du folk sombre (« The Truth Is in the Dirt », « Stolen Roses »). A la production, Jack White laisse s’exprimer chaque instrument, faisant du son du disque une vraie toile dans laquelle il est plaisant de se faire capturer. On se prend à lézarder au soleil au son caressant de « The Last Laugh » et de cette pedal steel qui gémit, à se faire happer par la tension qui parcourt le faussement langoureux « The Birds They Circle », avant une dernière escapade fantômatique sur « Mouths to Feed », au climat une fois de plus menaçant. Si Karen Elson s’entend donc à merveille pour brosser des ambiances indéfinissables avec certitude, la jeune femme a fait preuve de beaucoup d’assurance pour faire de ce premier essai une telle réussite. Et un fantôme aussi séduisant, ça n’arrive pas si souvent…

Mickaël Choisi

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The Ghost Who Walks
The Truth Is in the Dirt
Pretty Babies
Lunasa
100 Years From Now
Stolen Roses
Cruel Summer
Garden
The Birds They Circle
A Thief at My Door
The Last Laugh
Mouths to Feed

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