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Disques

Lampshade – Because Trees Can Fly

LAMPSHADE – Because Trees Can Fly
(Glitterhouse / Chronowax)

LAMPSHADE - Because Trees Can Fly A l’écoute du premier album du combo suédo-danois Lampshade, je ne peux m’empêcher de penser que le talent et l’application sont parfois les ennemis du beau.
Tel un premier long-métrage de sortie d’école, où le réalisateur montrerait tout à la fois ses aptitudes à tisser des atmosphères oppressantes dans un noir et blanc granuleux, et de brusques envies de saturer de couleurs pop et de filtres ses obsessions visuelles, Lampshade tente l’impossible pari de fusionner les recettes d’un post-rock ambient soigné et celles, plus violentes, d’un grunge pas très dégrossi mais efficace. Entre les délicats entrelacs de parties acoustiques maîtrisées (piano, violons, trompette, glockenspiel) et les dérapages des guitares dans le rouge, la recette n’apparaît pas seulement bancale, mais aussi trop riche, et les atmosphères tendues et grondantes semblent tout simplement perdre leur tenue lorsque la foudre s’abat.
C’est d’autant plus dommage que les qualités du groupe sont de toute évidence nombreuses : instrumentation variée, sens de la composition ménageant la netteté des structures et la force des climats, beau travail sur les voix (celle, grâcile, de Rebbakamaria, évolue avec aisance sur des territoires déjà arpentés par Stina Nordenstam ou Under Byen, que ce soit au premier plan, en backing-vocals, ou en contrepoint de celle de Johannes), le groupe a des moyens, c’est sûr. Le problème tient sans doute au fait qu’il veut trop bien faire, réconcilier les différentes influences de ses membres et plaire à un large public. Le résultat perd alors en originalité ce qu’il gagne en lisibilité.
Passé le morceau-titre, charmant mais encore un peu hésitant, le disque s’enlise quelque peu, les qualités s’annulent plutôt que de s’additionner, et il faut attendre le neuvième morceau pour voir enfin le disque résoudre son épineuse équation de départ : "Raindrops" prend le temps d’installer une atmosphère douce et triste, sur laquelle plane une étrange trompette, avant de la déstabiliser par un déferlement de guitares et de voix enchevêtrées : figuration de l’orage qui finit par tonner lui-même et interrompre le morceau ; "Plakka Plakka" ose et réussit la berceuse post-rock ; "The Hug" tisse un cocon de cordes pour y lover la voix démultiplieé de Rebbekamaria, tente un pont dont le climat rappelle furieusement les Cocteau Twins de la période "Treasure", puis laisse rougeoyer une guitare fébrile mais discrète ; "Treasure Is" conclut en sobriété. Cette fin d’album laisse espérer que le groupe creuse plus avant son sillon, loin des recettes et des passages obligés.

david

He is Right in My Mirage
Clean
Because Trees Can fly
Angel in Stockholm
Come on in
As I Left the Room
Adorable Void ?
Raindrops
Plakka Plakka
The Hug
Treasure Is

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