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Miss Autopsy – The Hill

MISS AUTOPSY – The Hill
(Lens Records) [site] – acheter ce disque

MISS AUTOPSY - The HillSteve Beyerink est le seul membre permanent de Miss Autopsy. Originaire de l’Iowa, mais basé à Chicago, il collabore avec les musiciens au fil de ses rencontres. Pour ce troisième disque, il a bénéficié de la production de John Congleton (Explosions in the Sky, Polyphonic Spree), et c’est un dénommé Jason Garner qui officie à la batterie.

Selon ses propres mots, il préfère les ambiances sombres, et s’inspire autant de Pink Floyd que de Doistoievski ou deWilliam S. Burroughs pour la noirceur qu’il y trouve, plus que chez n’importe quel autre songwriter. Alors, on va tout de suite accorder un bon point à Steve Beyerink : ce n’est pas un menteur. Presque provocateur, il a tenu ces propos au sujet de son premier album : "Si 100 personnes avaient écouté mon premier disque, 95 auraient arrêté au bout de 10 secondes, et je suis assez fier de ça". Mais il faut espérer qu’avec "The Hill", il arrivera à un peu plus de courageux.

Des mélodies, il n’y a en pas vraiment – ou plutôt, celles-ci sont réduites à leur plus simple expression, se résumant souvent à une guitare décharnée accompagnée parfois d’une batterie anémique ou martiale (comme sur "The Hill" ou "Telephone Song") en renfort ou d’un piano, guère plus fringant ("Let the Bodies Lie"). Le chant n’incite pas non plus à plus de joie de vivre : la voix de l’artiste est tremblotante, jamais totalement affirmée, comme si Steve Beyerink était constamment sur le point de s’effondrer. Pourtant, malgré ce climat pour le moins oppressant, le disque est très convaincant, même passionnant à écouter. Parce que ce disque respire l’honnêteté, parce qu’il est intense et que c’est une expérience en soi. Steve Beyerink a mis beaucoup de lui-même dans cet album, et il a bien fait. La musique est en parfaite adéquation avec les textes qu’il écrit, souvent très durs (dans "Last Night I Killed a Man" : "Last night I killed a man…and walked to the beach…I drew a line in the sand…and I walked across…to fill my lungs with the sea…it’s a torture with no end") mais toujours passionnants à écouter. Un tel minimalisme dans le traitement musical laisse à penser que, justement, l’auteur veut qu’on lise ses textes, et c’est fort à propos qu’ils sont fournis avec le CD. Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir : Johnny l’a chanté, et si c’est bien le seul lien qu’on puisse tisser entre lui et Miss Autopsy, la phrase est de circonstance, indéniablement. "A Cruel Addiction", "Princess", "In Hell" : entre cynisme et colère froide, la plume de Steve Beyerink est toujours acérée, cruelle et parfois dérangeante. Mais il y a des disques dont on sent qu’ils méritent de s’accrocher, et qui de toute façon vous captivent, que vous le vouliez ou non. "The Hill" en fait partie, et le jeu en vaut la chandelle, absolument.

Michaël Choisi

The Doctor
Princess
A Cruel Addiction
Telephone Song
In Hell
The Sticks
The Hill
Let the Bodies Lie
Jewel of the Valley
Last Night I Killed a Man

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