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Disques

pApAs fritAs – Buildings and Grounds

PAPAS FRITAS – Building And Grounds
(Minty Fresh / Spirit of Jungle / Scalen) [site] – acheter ce disque

PAPAS FRITAS - BUILDINGS AND GROUNDSIl y a quatre ans, les Papas Fritas faisaient irruption dans notre quotidien, le repeignant de couleurs vives avec un pinceau à trois poils. L’album n’avait pas de titre et le groupe, l’air ailleurs, était relégué dans un coin de la pochette, comme prêt à être englouti par l’obscurité. A l’intérieur, les trois mêmes dormaient, un sourire aux lèvres.
Les Papas Fritas connaissaient certainement sur le bout des doigts tout ce que la musique avait produit de meilleur depuis quarante ans, mais jouaient comme si rien n’avait existé avant eux. D’ailleurs, musiciens de fraîche date, ils jouaient ce qu’ils pouvaient, chantaient plus ou moins juste, enregistraient sur huit pistes et sous l’appartement du chanteur Tony. Et, mine de rien, retrouvaient la formule magique des meilleurs disques des Buzzcocks, Pastels ou Jonathan Richman.
Sur l’album suivant, "Helioself" (1997), elle tend parfois à la formule tout court (une grosse louche d’arpèges sixties avec un doigt de grosses guitares). Les Papas Fritas courent après l’équilibre miraculeux de leur premier jet, la grâce infinie de ses mélodies en sous-sol, la fraîcheur éternelle de ces "Guys Don’t Lie" et "Lame to Be"… mais ne les rattrapent que rarement. Au final, Helioself n’est qu’un bon disque pop-rock, avec son lot de merveilles ("Hey Hey You Say", Say Goodbye"), soit tout de même un pas en arrière.
"Buildings and Grounds" sort trois ans plus tard, et l’on sent très vite que le groupe, cette fois-ci, a préféré au surplace un grand bond en avant. Morceaux plus longs, son plus ample, maîtrise vocale et instrumentale en net progrès : si l’expression n’était pas autant galvaudée, on parlerait d’album de la maturité. Mais qu’on se rassure, les Papas Fritas ne sont pas les dernières victimes de cet "adult rock" tant prisé dans leur pays (leur nom loufoque semble de toute façon leur interdire tout esprit de sérieux). Au contraire, confiants en leurs moyens, ils osent plus que jamais : un rythme ternaire sur Girl, d’une délicatesse toute "wilsonienne", des synthés très B52’s sur le tubesque "Way You Walk"; une ambiance "tube de l’été circa 85" (remember Muriel Dacq ?) sur "Far from an Answer"… Quant à "It’s Over Now", on dirait un vieux slow susurré par Julee Cruise.
"Buildings and Grounds" est un album grand public, au meilleur sens du terme, un disque pour petits et grands, avec des couplets discrètement mélancoliques et des refrains gros comme ça. Parions que son charme intemporel agira très vite : c’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à ces Midas de la pop, chez qui rien ne pèse ni ne pose.

Vincent Arquillière

Girl
People Say
Way you Walk
Vertical Lives
What Am I Supposed to Do?
Far from an Answer
I Believe in Fate
It’s Over Now
Questions
Beside You
Another Day
I’ll Be Gone
Lost in a Dream

 

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