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Disques

The Drones – Havilah

THE DRONES – Havilah
(ATP Recordings / La Baleine) [site] – acheter ce disque

THE DRONES - HavilahC’est déjà le quatrième album pour The Drones, et pourtant le groupe n’a pas été réellement repéré par les radars de la critique rock (quoi de plus normal pour des drones, dans le fond ?). Le combo australien retente donc sa chance avec "Havilah", nouvel opus qui ne risque pas de les propulser au sommet des charts (même si je doute que ce soit leur but), malgré une qualité indéniable.

Le groupe emmené par Gareth Liddiard livre un disque rude, aux coins coupants. Les rythmiques se font toujours tendues, empêchant ainsi l’auditeur de réellement se relâcher. "The Drifting Housewife" est ainsi le premier titre calme du disque, mais la voix de Liddiard fait planer une once de danger sur tout le titre, sur lequel se greffent des cordes et tout un ensemble de guitares, sans jamais détendre l’atmosphère. Pourtant, c’est le premier morceau "léger" du disque, car "Nail It Down" et "The Minotaur" avaient entamé l’album sur des bases éminemment rock’n’roll, sombres et abrasives, avec de superbes pulsions électriques et la voix de Liddiard, dont on jurerait qu’il est le fils caché de Nick Cave. Si la filiation avec l’Australien se fait au travers de la voix, on retrouve aussi la puissance électrique de Grinderman, qui ressurgit sur "I Am the Supercargo", conçu comme des montagnes russes, oscillant entre calme et tempête, secoué par la section rythmique massive et les éructations du chanteur, et qui laisse l’auditeur un peu sonné au bout de ces six minutes furieuses. Les différentes aspirations du groupe, qui s’étendent du folk-rock au blues, et bien sûr le rock, se mêlent avec bonheur, pour captiver l’auditeur qui évolue sur le fil du rasoir tout le long de ce disque qui ne sombre jamais dans la complaisance. Les ballades sont toujours traversées par la guitare électrique de Dan Luscombe, qui n’hésite jamais à se lancer dans des soli blues du meilleur effet et qui trouvent leur place naturellement. Ainsi, "Oh My" ou "Cold and Sober" brillent de cette énergie noire, mais restent très mélodiques, confirmant les facultés d’écriture du combo australien, qui est aussi à l’aise dans les formats courts ("Penumbra") que sur les morceaux au long cours, qui prennent leur temps pour distiller leur venin ("Luck in Odd Numbers"). A la fin de "Your Acting’s Like the End of the World", d’ailleurs très folk-rock et léger, le constat est très clair : "Havilah" est un sacré disque, oeuvre d’un groupe qui mériterait réellement de sortir de l’obscurité dont il nourrit ses chansons. Essayez d’y jeter une oreille, et vous verrez que l’adage "Qui s’y frotte s’y pique" est justifié : plus encore, il y a de fortes chances que vous aimiez cela.

Mickaël Choisi


Nail It Down
The Minotaur
The Drifting Housewife
I Am the Supercargo
Careful As You Go
Oh My
Cold and Sober
Luck in Odd Numbers
Penumbra
Your Acting’s Like the End of the World

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