Loading...
Disques

The Lilac Time – No Sad Songs

The Lilac Time - No Sad Songs

The Lilac Time. A la seule lecture de ce nom, un flot d’images nostalgiques se met à défiler. Des souvenirs de campagne anglaise, de paysages bucoliques baignés par la lumière du printemps revenu. Et puis surtout des chansons, modestes et admirables, de celles auprès desquelles nous aimons revenir lorsque se manifeste le besoin de tester nos certitudes. Trente ans après ses premières apparitions, la musique de The Lilac Time reste ainsi une amante régulière, fidèle et inoubliable.

Eternel outsider qui a trouvé d’autres moyens de faire reconnaître ses talents, autrefois avec Duran Duran puis sous son propre nom ou plus récemment chez Robbie Williams, Stephen Duffy n’est pourtant jamais aussi touchant et pertinent que lorsqu’il choisit de s’accorder sur le joli Temps des Lilas. Huit ans après « Runout Groove », le songwriter réunit donc à nouveau ses proches (sa femme Claire Worrall, son frère Nick et enfin Melvin Duffy – aucun lien de parenté) afin de mettre en scène le neuvième épisode d’une saga familiale et intime pour laquelle on ne saurait toujours envisager le moindre dénouement.

Retour, donc, pour dix chansons magistrales, sur les terres fertiles de la pop boisée et intemporelle. D’entrée, « The First Song of Spring » plante un décor propice aux confidences. Une guitare acoustique, des cordes soyeuses, la voix d’un ami qui vous prend par la main et un refrain comme la promesse d’une idylle perpétuelle : « have I told you that I love you… today? ». Passée une telle introduction, il fallait une certaine adresse pour ne pas laisser retomber le soufflé. Stephen Duffy étant un artisan obstiné, dont le retour ne pouvait décemment souffrir aucune approximation, la suite sera à la hauteur de nos espérances.

En quarante minutes touchées par la grâce, The Lilac Time balaye ici tout le spectre de sa mythologie. Son folk-pop pastoral, dont il faut se souvenir qu’il était au départ en décalage total avec l’esthétique dominante des 80’s britanniques, n’a absolument rien perdu de son immense potentiel affectif. Toujours aucun signe de prétention à l’horizon, mais forcément un peu plus de maturité (« The Dream That Woke Me »), et aussi une volonté de regarder la vie avec optimisme (« Babylon Revisited » et ses pulsations caribéennes).

Publié par l’impeccable label allemand Tapete Records (Lloyd Cole, Bill Pritchard, The Monochrome Set…), « No Sad Songs » n’est pas à proprement parler le disque festif et insouciant qu’un tel titre aurait pu laisser entrevoir. L’écoute intensive de ce très bel album ravive pourtant l’idée qu’une simple collection de chansons pop peut, à elle seule, mettre des couleurs dans notre quotidien. Dans ce domaine, la palette du maître Duffy semble infinie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *