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Thee Oh Sees – Help

THEE OH SEES – Help
(In the Red) [site] – acheter ce disque

THEE OH SEES - HelpIl semble que l’on ait jamais fait le tour du garage rock. Les Who et les Small Faces lui donnaient naissance dans les années 60 à coup de riffs ravageurs, et plus tard, les Ramones, les Sex Pistols, les White Stripes ou les Strokes continuaient à le tenir en vie. Depuis quelques années, aux États-Unis, ce sont les détonants Thee Oh Sees qui ont repris le flambeau. Une véritable tempête sur album, qui détruit tout sur son passage. Ce que le groupe du génial John Dwyer détruit avant tout, c’est l’idée parfois limitée que l’on se fait du garage. Utilisant les ficelles du genre (guitares brutales, enregistrements au son DIY), il y ajoute des ingrédients différents qui font du son Thee Oh Sees une expérience unique : une bonne dose de pop, des mélodies hors pair rythmées par des riffs lyriques et assassins. Thee Oh Sees nous avait donné avec leur précédent album "The Master’s Bedroom Is Worth Spending A Night With" un aperçu de leur force et de leur potentiel. Anciennement appelés OCS, Thee Oh Sees a su jouer sur tous les tableaux : d’albums conceptuels aux longues plages drone (le très expérimental "18 Reasons To Love Your Hater To Death") à une folk psychédélique et expérimentale sublime, en passant par de la noise expérimentale.
C’est avec impatience que les fans de John Dwyer attendaient un nouvel opus de Thee Oh Sees. D’autant plus qu’avec l’émergence des groupes noise pop comme ceux du label américain Captured Tracks (Dum Dum Girls, The Beets), le garage et le fuzz semblent être revenus sur le devant de la scène. Signés sur le label garage/pop In The Red (qui signe les Vivian Girls), c’est très en forme que nous reviennent les américains de Thee Oh Sees avec "Help". Leur son a évolué, plus sûr, plus puissant, encore plus pop et ample, tout en gardant le cachet "garage" qui lui donne son originalité.
"Enemy Destruct", qui ouvre l’album, est une montée crescendo vers le monde fantasmagorique de Thee Oh Sees, si bien représenté par la chauve-souris mauve psychédélique de la pochette. Le groupe crée une ambiance nouvelle de garage mélodique et puissant, avec des voix déformées et énergiques, qui donnent à l’album "Help" une impression d’urgence. La voix féminine bourrée à la réverb (en ça, les Thee Oh Sees sont un peu shoegaze) nous donne l’impression d’une plongée très profonde sous l’eau, une immersion totale sans promesse de retour. Très difficile après avoir goûté aux mélodies gorgées de vie de "Help" d’enlever le disque de sa platine.
L’empressement euphorique apparent de l’album cache une profondeur mélodique absolue, un vrai acid trip incontrôlable, mais toujours maîtrisé. On pense à certains moments aux psychédéliques Brian Jonestown Massacre, à qui l’on aurait insufflé une vraie rigueur mélodique, ou aux riffs de leur compère de garage noise Ty Segall. Mais Thee Oh Sees a un élément en plus de tous ces groupes, une fraîcheur, une nouveauté, et surtout un potentiel infini d’évolution. À surveiller de près.

Pauline Le Gall

Enemy Destruct
Ruby Go Home
Meat Step Lively
A Flag in the Court
The Turn Around
Can You See ?
Rainbow
Go Meet the Seed
I Can’t Get No
Soda St.#1
Destroyed Fortress Reappers
Peanut Butter Oven

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