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Disques

Ultralyd – Conditions for a Piece of Music

ULTRALYD – Conditions For A Piece Of Music
(Rune Grammofon / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

ULTRALYD - Conditions For A Piece Of Music Après avoir fait ses débuts au sein du furieux label américain de Providence Load Records, qu’on pourrait qualifier d’incubateur pour tous les groupes dévoués corps et âme au rock le plus bruitiste et le plus sauvage qui soit apparu ces dernières années (Lightning Bolt, Khanate, pour ne citer que les plus extrêmes), il est très excitant de retrouver Ultralyd sur le label Rune Grammophon, une sorte d’ECM underground expert en musiques difficiles.
Ultralyd est ce qu’on aurait appelé naguère un supergroupe puisqu’il comporte quatre des plus marquants improvisateurs – terroristes issus de diverses formations norvégiennes (le bassiste et le guitariste ont fait parti de Noxagt, pas vraiment un groupe détendu, le saxophoniste de The Core et le batteur de MoHa !).
Mais en intitulant leur album d’un très pompeux "Conditions for a Piece of Music", on sent que le groupe ne se complait pas uniquement dans les assauts bruitistes, il a aussi de sérieuses démangeaisons contemporaines.
Après deux albums où régnait la fureur, voici que le groupe est à son tour touché pas le syndrome du "j’intellectualise mon bruit enragé". Déjà rien que le titre, qu’on imagine tout à fait sur une énième réédition d’une interminable pièce de Morton Feldman ou d’une composition autiste de Steve Lacy, annonce la couleur. Et oui, les nordistes croisent le fer avec des univers qu’on est plutôt habitué à rencontrer dans la musique contemporaine et le free-jazz. Et c’est tant mieux parce que les gars y parviennent à merveille, ce disque entre intensité foudroyante et BO cauchemardesque est une réussite totale !
Le groupe nous plonge dans des ambiances glaciales, arythmiques, où la guitare se transforme en une sorte de glass harmonium grinçant accompagné de bruits métalliques lointains, puis, d’un seul coup, un groove malsain, collant, nous saute à la figure. Et alors qu’on se lève soudainement pour entamer une danse de désespéré, la basse monumentale et le sax, qui n’a gardé du free jazz que le meilleur, finissent par nous assommer avec leurs lourdes claques.
Et tout le disque est comme ça, joue avec cette alternance sadique, il n’y a que sur le dernier morceau où ces fils d’Odin déposent les armes dans une ambiance de fin du monde.
A aucun moment le quatuor ne tombe dans la démonstration facile ou la frime insupportable. A l’écoute de ce disque, une multitude de références dans ce que le rock a fait de plus intéressant ces trente dernières années nous viennent à l’esprit : Massacre (autre supergroupe légendaire), Painkiller, This Heat, Laddio Bolocko et même Goblin… rien que pour ça, cette bande de quatre énergumènes mérite qu’on s’intéresse de très près à elle.
En plus d’avoir sorti un disque passionnant, Ultralyd est vraiment LE groupe qui manquait à Rune Grammophon, pour faire le lien entre l’ambient sombre de Supersilent et les murs de bruits "à la Merzbow" de Jazzkamer.
Maintenant il nous reste à attendre fébrilement que ces fiers vikings viennent nous asséner le coup de grâce lors de leur prochaine tournée (prévue en novembre prochain).

Cyril

Saprochord
Pentassonance II
Comphonie III
Low Waist
Débitage
Comphonie V
Conditions for a Piece of Music
Musica Imperativa
Figurae
Comphonie IV
Pentassonance I
Pentassonance III

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