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Interviews

Zombie Zombie – Interview

ZOMBIE ZOMBIE

Le duo parisien Zombie Zombie l’avait déjà prouvé avec des concerts hypnotisants et un maxi chez BoomBoomTchak : les claviers analogiques ne sont pas morts. Celui qui rend ces machines aussi efficaces qu’un réanimateur cardiaque est Etienne Jaumet, qui officie par ailleurs aux côtés des Married Monk. Derrière les fûts, on trouve Neman, batteur de Herman Düne devenant complètement frappé quand il crie pour illustrer leur bande son de film d’horreur dénuée de chant. En témoigne l’album « A Land For Renegades » sur le label Versatile qui prend les bacs d’assauts en mars. Rencontre avec deux mordus de musique(s) à la passion contagieuse.

Zombie Zombie, par Julien Bourgeois

Comment êtes-vous devenus des mordus de musiques électroniques ?
Etienne Jaumet : En y réfléchissant bien, c’est par les musiques des génériques à la télé des dessins animés, des infos, des pubs… Ensuite, lorsque j’ai commencé à acheter des disques dans les années 80, je me suis aperçu que mes goûts se portaient en priorité vers les pionniers de la musique électronique. Par contre je n’y connais rien en techno.
Neman : Je crois qu’on est des mordus de musique tout court, pas particulièrement plus de musique électronique que de rock, de free jazz ou de musique contemporaine et tant d’autres, tout nous intéresse, on ne fait que ça : écouter ou jouer de la musique, ça nous occupe à plein temps.

Etienne, en tant qu’ingénieur du son, es-tu très carré en ce qui concerne la technique ou laisses-tu les instruments avoir le dessus sur toi ?
E : Effectivement je me pose souvent cette question. Il est impossible de maîtriser parfaitement le son d’un instrument, il y a toujours des imprévus. Je ne sais jamais trop ce qu’il va se passer lorsque je pose mes doigts sur un de mes synthés. Il faut dire qu’ils sont anciens et analogiques, donc ils possèdent presque leur propre vie interne et ce n’est pas un problème. J’utilise cette caractéristique dans ma musique, cela me tient éveillé et en alerte. Le plus important est de savoir jouer avec ses problèmes techniques car de toutes façons, il y en a toujours !

Pensez-vous que les instruments analogiques ont encore une raison d’être ?
E : Il suffit de se promener dans un magasin d’instruments pour s’en rendre compte : la côte des instruments vintages ne cesse d’augmenter et les nouveaux synthés ne cessent de copier le son et le design de leurs aînés.
Neman : Notre groupe n’existerait pas sans eux, c’est vital pour nous. Leur richesse sonore et l’interface réelle qu’ils ont n’ont rien à voir avec une carte son d’ordinateur, le numérique ne remplacera jamais ça et n’atteindra jamais cette qualité et ce grain du son. Le progrès technique ne rime plus avec qualité aujourd’hui, le mp3 c’est le tiers monde du son.

Vous considéreriez-vous plutôt comme des punks ou des geeks ?
E : Des Grecs ? Attends, je vais voir la définition sur Internet, je reviens !
Je suis très sociable donc bien loin de la manière de vivre des punks. Je sors beaucoup, j’ai pas mal d’amis et je passe pas mal de temps sur mon ordinateur, c’est grave docteur ?
N : Moi je dirai plutôt des nerds de la musique, même si on peut devenir très sauvages, on n’a pas de blouson de cuir à la Joey Ramone, on aurait peut-être été des geeks si on avait grandi au fin fond du Kentucky, mais avec nos airs de Parisiens à la con ça ne colle pas.

Avez-vous été surpris de découvrir que vous pouviez pousser des cris pareils quand ils sont sortis pour la première fois ?
E : Très bien vu, oui ! Au départ ce n’était que par excitation puis j’ai compris qu’ils pouvaient être à la fois libérateurs et musicaux.
N : Moi j’ai toujours crié, quand j’étais petit c’était pour faire peur aux mémés dans la rue, maintenant je me consacre à cet art majeur du cri avec beaucoup d’attention !

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