Hasard du calendrier, deux groupes américains importants et qui ont plus d’un point commun au-delà de leurs esthétiques cousines – ils portent un nom « géographique », sont apparus dans les années 90, ont connu à l’époque succès d’estime et reconnaissance critique en France, et ont depuis changé plusieurs fois de personnel autour de leurs leaders respectifs – se succéderont sur la scène de Petit Bain (Paris XIIIe) le week-end des 8 et 9 novembre.
C’est Idaho qui ouvre le bal le samedi. La formation a d’abord surfé sur la vague slowcore (les albums “Year After Year” en 1993, “This Way Out” en 1994 et “Three Sheets to the Wind” en 1996, une trilogie récemment rassemblée dans un magnifique coffret de vinyles), entre méditations moroses jouées au ralenti et titres plus rock et mélodieux aux guitares saturées mais sans excès bruitistes. Resté seul maître à bord, Jeff Martin a ensuite épuré le son, de plus en plus évanescent et minimaliste, livrant sur “The Lone Gunman” (2005) ou “You Were a Dick” (2011) de brèves esquisses où dominaient les claviers. D’où la surprise constituée l’an dernier par “Lapse”, premier album en treize ans, qui sonnait comme un retour aux sources. Un concert immanquable (et pour lequel nous vous ferons bientôt gagner des places), Jeff Martin n’ayant pas dû venir en France depuis les années 2010, et ses passages avec groupe remontant encore plus loin dans le temps.
Le lendemain, on pourra aller applaudir Spain, un peu moins rares sur les scènes françaises, et qui ont un anniversaire à fêter. Leur premier album (qui reste leur plus connu), “The Blue Moods of Spain”, est en effet sorti il y a trente ans. Depuis, ses ballades sous influences jazz et blues, jouées à l’économie et à la mélancolie jamais affectée, n’ont pas pris une ride. S’il est peu probable qu’on retrouve sur scène le line-up de l’époque autour du chanteur et bassiste Josh Haden, on ne serait pas étonné en revanche que le disque soit joué dans son intégralité, sachant qu’il est toujours bien représenté dans les setlists du groupe. Mais il serait injuste de résumer Spain à ce seul coup de maître inaugural, la suite de sa discographie (six albums studio entre 1999 et 2018), moins célébrée, étant de très haute tenue. Et le groupe reste un modèle d’humilité et de générosité en live.
A noter, pour les Lorientais, que les deux formations joueront à la même affiche le 11 novembre dans le cadre du festival Les Indisciplinées, à la belle programmation.
En attendant, voici quelques morceaux, une captation de concert et une session radio pour se remettre dans le (petit) bain :
Gagnez des places pour Idaho à Paris le 8 novembre ! – POPnews
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