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Crane Angels – Le sylphide de Brighton

Crane Angels - Le sylphide de Brighton

Une cave. Des jeunes qui chantent, tous unis par leur voix mais aussi un étrange costume, comme si Casper le fantôme était leur styliste. Mais on voyait leur tête, et ils étaient bien réels. Ils étaient… je ne sais plus combien, quand je les ai vus pour la première fois, il y a longtemps. Je parle des Crane Angels, cette troupe bordelaise qui aime la pop et la chorale. Je les verrais bien dévoyer une chorale d’église. Puis je suis certain que s’ils chantaient l’album (dont je vais vous parler) dans une église, il y en aurait, des convertis. Ils seraient pop, et ce serait drôlement bien.

En effet, ces jeunes gens, nombreux (onze, treize ? Le recensement n’est plus ce qu’il était) et tous actifs dans d’autres projets (Petit Fantôme, Botibol) ont des idées plein la tête. Enfin une grosse, persistante : celle de croiser génétiquement une pop fleurie et chorale à l’énergie de jeunes gens unis par un sens du collectif entretenu depuis longtemps. Sous des envolées de chant, il y a des mélodies douces, parfois même câlines, rarement sombres. Oui, « Le Sylphide de Brighton » recèle bien plus d’énergie que de mélancolie. L’album donne envie de rouler vitres ouvertes vers la plage, d’être en vacances perpétuelles tout en chantant à tue-tête les tubes évidents, sucrés et longs en bouche que sont « Five Years », « Easy Take » (aux airs de Supergrass première époque), « The World » et sa montée infernale ou encore le chaloupé « Messenger ». Le tempo ne baisse que rarement (sur une partie de l’orageux « Attila » ou « Queen of the Night », chanson de drague au clair de lune), mais les chansons n’y perdent jamais leur force provenant du chant collectif, qui est toujours utilisé à bon escient. Ce n’est pas un artifice, c’est plutôt un souffle supplémentaire pour le groupe, voire un pilier central tant les chansons s’articulent autour. En gros, il faut voir ces jeunes gens comme un maul au rugby, avec en dessous, les mélodies qu’ils protègent en faisant corps, qu’ils portent en s’appuyant les uns sur les autres. C’est donc un bel essai collectif, joyeux et entraînant comme tout ce que signent les Crane Angels, esthètes pop au coffre puissant.

 

Ecouter « Easy Take » :

 

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