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Disques

Fluorescent Heights / Saigon – Split cassette

Fluorescent Heights/Saigon - Split cassette

Site du label Zeon Light 

La vie de fan est difficile : suivre ses groupes préférés jusque dans les caves hype de Marie Laveau, acheter leurs nouveaux morceaux éparpillés sur divers supports lo-fi, ce n’est pas une vie ! Ce nouvel enregistrement (sans possibilité de téléchargement mp3) nous a même forcés à faire le tour des Emmaüs, Croix Rouge et autres brocantes subventionnant la pauvreté pour chercher un lecteur, sans succès, et finalement faire rapatrier un vieux walkman français pour pouvoir enfin écouter cette cassette. Le jeu en valait-il la chandelle ? Oui : d’emblée l’hypnagogic pop de Fluorescent Heights nous entraîne dans un océan de sons aquatiques, portés par des vagues de claviers roulant les unes sur les autres, irisant une sorte de longue composition qu’on aimerait apprécier dans un bain bien chaud pour rêver d’une piscine californienne. Sons vintage garantis, parasités à la fin par une percussion de basse : une belle face A.

Sur l’autre face, Saigon nous montre un autre visage : « Daylight » commence avec des couleurs post-punk millésimé, parasitées par des claviers et glitches électroniques, des sifflements, des grondements, des buzzes puis s’emballe façon poppy à la Sonic Youth pour le refrain. Rien que cette entrée en matière confirme tout le bien qu’on pense de Saigon : maîtrise de ses classiques, audace et création d’un authentique son composite, hérité de diverses influences, de la pop à la musique expérimentale. On apprécie l’énergie générale, la richesse des détails et un son personnel et travaillé.

« Time Flies », prise d’une version live, oscille encore entre la pop et l’expérimentation : claviers répétitifs se fondant dans une pâte à base de basse fuzz, guitares d’abord aigrelettes puis partant en sucette, le tout chapeauté par un beau duo de voix.

« Sandbox », enfin, figurait déjà en morceau caché sur leur première cassette. Elle apparaissait alors comme éloignée avec un bruit de clapotis de vagues. Nous la retrouvons en avant sur mix et elle ne perd rien de son atmosphère de vacances déglinguées, avec ses percussions balais et bouteilles, sa partie sifflée, son rythme chaloupé-décontracté du maillot de bain…

Même si on aime le retour à la cassette, on attend avec impatience un enregistrement de Saigon long format et en qualité audiophile. On sait que l’élaboration de chefs d’œuvre prend du temps et, en attendant, on se régale de la jubilante jeunesse adolescente de notre groupe préféré de Stockholm. Profitons du printemps de Saigon.

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