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Kurt Vile – Interview

KURT VILE

Le 16 décembre 2009, l’Américain Kurt Vile était de passage à Paris pour un concert plutôt confidentiel au Scopitone. Kurt Vile (rien à voir avec Kurt Veil donc) n’est autre que la moitié pensante de The War on Drugs et l’auteur de trois albums solo ("Constant Hitmaker", en 2008, "God Is Saying This To You" et "Childish Prodigy" parus en 2009). L’occasion était trop belle… Après des balances interminables, l’entrevue démarre à deux milles à l’heure et à l’ancienne : "Hi, I’m Kurt Vile, I’m a musician-songwriter from Philadelphia".

Kurt Vile

Peux-tu nous parler de la scène indie de Philadelphie que nous ne connaissons pas très bien ?
La scène de Philadelphie est plutôt petite. Tout le monde se connaît. Il y a Birds of Maya, Pissed Jeans, Jack Rose qui est décédé (ce qui me rend très triste), mon ami Ritchie qui joue dans le groupe Clock Cleaner et qui a créé son propre label pour sortir les projets de plein d’amis. Tout le monde joue ensemble sur scène et sur disque. Je ne pourrais pas parler de tous les musiciens que j’aime, il y a en trop.

The War on Drugs serait un peu la partie émergée de l’iceberg ?
Non, je ne dirais pas ça. Enfin, si peut-être pour vous en France. Adam, qui joue dans The War on Drugs et dans mon groupe, n’est pas là ce soir.

Tu as un parcours sinueux avec les labels, comment es-tu arrivé sur Matador ?
J’ai d’abord sorti "Constant Hitmaker" sur Gulcher Records juste en CD et puis j’ai commencé à avoir des bonnes critiques et du coup, j’ai eu des offres de la part d’autres petits labels sur lesquels j’étais sûr de pouvoir sortir des choses. Donc j’ai sorti un disque sur Mexican Summer. Ensuite, il y a eu Woodsist pour une réédition vinyle. Entre temps, nous avons su que Matador avait écouté "Constant Hitmaker" et l’avait aimé. J’avais ce nouvel album de prêt et pas mal de frais engagés, c’était donc le bon moment pour passer le cap supérieur. Je suis chanceux.

Matador, c’est un peu le temple de l’indie rock avec des artistes comme Pavement, Yo La Tengo, Mark Eitzel, mais aussi Jay Reatard, Times New Viking… c’est un aboutissement pour toi ?
Oui, je suis ravi, c’est génial. Très clairement, ça me permet de faire plus de concerts, dans de meilleures conditions et de tourner en Europe. Si je suis ici, à Paris, ce soir, c’est bien grâce à eux.

Es-tu toujours membre de The War on Drugs ?
Et bien… Adam (Granduciel) et moi nous nous soutenons toujours l’un l’autre. J’ai pas mal joué sur ses albums. Nous nous investissons à parts égales dans plusieurs groupes. Il se trouve que War on Drugs a été notre projet signé le premier et qui a remporté le plus d’audience. C’est donc une illusion de croire que ce groupe est un peu le navire amiral… Adam travaille sur un nouvel album de WOD, je devrais y participer mais je suis pour l’instant concentré sur mes propres projets. C’est là mon véritable but actuellement.

Quelles sont les possibilités que t’offrent tes projets solo que ne t’offrait pas ta participation à The War on Drugs ?
C’est difficile parce que nous avons des styles et des sons similaires. Dans War on Drugs, j’ai plus un rôle d’instrumentiste, je change d’effets constamment, je suis plus dans la technique. Quand je chante, je ne peux plus me permettre tout ça. J’interprète les chansons de ce groupe "Kurt Vile and the Violators". Donc mon but est un peu différent. Je veux juste être capable de tenir la barre, je m’éclate en tournée avec ce groupe.

Quelle est la part de tes musiciens dans le processus de composition ?
Ça dépend. Ce n’est pas juste un groupe de scène qui m’accompagne. Ok, j’écris la plupart des chansons mais il y en a aussi qui sont nées de jam-sessions entre nous. Même si, en tournée, les Violators jouent les chansons que j’ai enregistrées seul, je pourrais aussi bien jouer les chansons écrites par Violators. Ça change selon les dates ou les soirs, ce groupe c’est juste une possibilité supplémentaire de m’exprimer.

Revenons à "Childish Prodigy". Ce titre, c’est une blague ?
Oui, c’est une blague. J’aime bien le côté insolent qui veut dire "écoutez-nous" et, en même temps, j’y vois comme sorte de défi qu’on se lance à nous-mêmes.

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