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Festivals

Vie Sauvage, du 21 au 23 juin

Vie Sauvage - Affiche

Deux jeunes gens, sympathiques, qui ne se la racontent pas et se montrent affables à 4 semaines de l’évènement : c’est la première impresion que j’ai en rencontrant Louis et Guillaume, que je connais forcément pour avoir animé le Chicho (incontournable bar et salle de concert bordelaise) pendant un bon moment. La discussion prend forme, et Guillaume parle d' »indé-folk-pop », ce qui me semble en effet bien résumer la ligne de la programmation (voir plus bas) : « C’est le milieu qu’on connaît, les réseaux, les groupes, qu’on a d’ailleurs tous vus en concert. Mais on ne s’interdit pas de s’ouvrir également à d’autres arts. Les groupes qu’on a choisis, ils l’ont été parce qu’ils collent au lieu, à son esprit. Ils sont « beaux » (sic) » – le parc de la Citadelle de Bourg-sur-Gironde est en effet un superbe lieu. Louis, précise que « Le festival est né avec le lieu », car il voulait travailler sur ce lieu, ce village et ces fortifications. « Il y a une ambiance qui s’en dégage », et Guillaume s’occupe plus de la programmation, avec toujours ce patrimoine en ligne de mire. Il y a d’ailleurs des contraintes, horaires entre autres (c’est un village), mais Louis est à même de les gérer, étant lui-même un enfant de Bourg (et sa famille sur 8 générations). Mais la musique n’est pas le seul objectif du festival, le patrimoine est tout aussi mis en valeur, et le plus grand partenaire est le monde du vin. « Le syndicat du vin est très actif, nous envoie des viticulteurs qui feront découvrir leur production » (Louis). L’étalement de la programmation (soirée locale le 21, festival le samedi soir, et marché local le dimanche matin) répond à cette idée, et aussi à une certaine idée du « bon vivre » (Louis). L’engagement local est réel, et cette fois, ce ne sont pas des paroles en l’air (impression des affiches à Bourg, et beaucoup de partenaires strictement locaux), et les artistes y sont sensibles. Ils sont d’ailleurs intégrés au maximum à la vie locale, encouragés qu’ils sont à rester sur place.

La dimension humaine se retrouve aussi dans les différents intervenants, qui ont vécu ensemble l’aventure humaine du Chicho (« Le premier concert là-bas, ce fut les Moon, on y a peint la cave ensemble, on a créé l’association Dynamo ensemble » Guillaume). Le but est que ça reste à taille humaine (jauge limitée à 1000 spectateurs maximum) et que cela reste ainsi. Quelques modèles de festivals ont servi d’inspiration (Usopop, Baleapop, le Grand Souk), pour leur qualité de confort, de temps suspendu d’une certaine façon.

Les idées ne manquent pas, et les deux comparses en ont plein en tête. Si Vie Sauvage prône le calme et le plaisir d’un weekend musical à la campagne, l’évolution sera au rendez-vous, mais le budget devra suivre. « Le but est de rester petit, mais costaud » (Louis). Entre tirer sur les partenaires et faire un billet d’entrée cher, l’équilibre est à trouver, pour rester accessible et garder un public mixte (familles, très jeunes, étrangers). Louis et Guillaume sont d’accord pour dire qu’ils sont plus « bateau de pêche que yacht », et veulent à tout pris garder un public local et somme toute frais. Il y aura une session d’hiver en novembre, d’ailleurs, pour que l’échange continue.

A l’interrogatoire surprise, à la question « fonds infinis », Guillaume aimerait faire jouer « Whitest Boy Alive, Devendra Banhart ou Alt-J, voire Camille ou Vanessa Paradis à travers son dernier album ». Carla Bruni aurait eu sa place « dans l’escalier du Roi, ça lui paraît approprié ». En meilleurs souvenirs de festivals, « Tame Impala au FIB à 18h » (Louis), et pour Guillaume, « Usopop, avec une toute petite scène et la vallée de Sare en fond de scène » (au Pays Basque).

Finalement, c’est un beau projet que Vie Sauvage. Sortir les habitants de Bordeaux pour leur faire découvrir un village magnifique au fil d’un festival à la programmation d’excellent aloi. Vous venez ?

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