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The Beach Boys – Wild Honey

THE BEACH BOYS – Wild Honey
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THE BEACH BOYS - Wild HoneyIl semble que le public, les critiques, la maison de disques, voire les Beach Boys eux-mêmes sont blasés par les albums psycho-symphoniques. 1967 est l’année de "Smile", l’album mystère, inconnu et inquiétant. Mais cette fin d’année connaîtra une autre réalisation de la part des boys de la plage : "Wild Honey".

Sur le vinyle, on peut lire : "Le miel sur la table de la cuisine de Brian n’était pas seulement une aide vitale à tous les Beach Boys mais la source d’inspiration pour l’album." On relit quelques fois cette phrase, et alors on analyse la situation des surfeurs : Mike Love est dans sa période bouddhiste, il voit la clarté dans son esprit, cherche la positivité (et se tartine des tranches au miel toute la journée). Dennis, le batteur, diverge dans l’alcool et dans les excès de la tourbillonnante fin des sixties. Carl, aidé de Alan et Bruce, essaie de reprendre en main le groupe et surtout la folie démesurée et inquiétante de Brian. Ce dernier, décidant de ne plus sortir de chez lui, transforme son garage en un studio d’enregistrement. Le groupe tente en vain de rester le maximum de temps ensemble en studio, mais ce n’est pas facile.

Malgré une certaine tension, le groupe parvient à enregistrer quelque chose de différent et de génial. "Wild Honey" se situe admirablement bien entre les albums fous comme "Pet Sounds" ou "Smile" et entre les albums plus "simplistes" tels "Surfin’USA" ou "Surfin’Safari". Il s’écoute beaucoup plus facilement et on sent une stabilité dans le groupe. La chanson phare, "Wild Honey", est une véritable perle : la voix de Carl est superbe, la mélodie est réussie. I was made to love her est superbement reprise de Stevie Wonder, on sent la passion qu’a Brian pour la soul, le R&B.

Il y a aussi, dans "Wild Honey", des volées, des mélodies planantes, d’une force inégalable, que l’on sent admirablement bien dans "Country Air" par exemple. Une composition qui se classe au côté des chefs d’œuvre des Beach Boys, tel "God Only Knows". Des chansons heureuses et dansantes viennent agrémenter le tout, "Aren’t You Glad", "Darlin’" et "A Thing or Two" le démontrent bien.

"I’d Love Just Once to See You" commence avec une simple guitare acoustique, et les choeurs et autres instruments s’y ajoutent avec une facilité dingue… Sur "Here Comes the Night", les voix dansent, et "Let the Wind Blow" présente un très intéressant changement d’accord, une chanson très bizarre qui aurait très bien pu figurer sur "Pet Sounds".

L’énergique "How She Boogalooed It" est presque une chanson historique. Non pas pour sa mélodie, mais parce qu’elle est la seule chanson écrite par tous les membres des Beach Boys, à part Brian. L’album se termine par "Mama Says", une chanson a capella.

Au final, ce disque démontre l’étonnante énergie que peuvent rassembler les Beach Boys sans devoir forcément utiliser des aboiements ou des bruits de cuillère. Cet album est peut-être un anti-"Smile", ou alors un simple disque qui absorbe les mélodies pas assez complexes qui auraient dû figurer sur "Pet Sounds", mais reste néanmoins un immense travail, et garde une originalité intense du début jusqu’à la dernière seconde. Ce n’est pas un voyage, mais une promenade en soi, une balade au goût de miel…

Maxime Morisod

A lire également, sur The Beach Boys :
la chronique de « Hawthorne, CA » (2003)

Wild Honey
Aren’t You Glad
I Was Made to Love Her
Country Air
Thing or Two
Darlin’
I’d Love Just Once to See You
Here Comes the Night
Let the Wind Blow
How She Boogalooed It
Mama Says

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