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Festivals

Le Rock dans tous ses états – Day One, Autour de Lucie, Maarten, Sonic Youth, M, Evreux, août 2000

LE ROCK DANS TOUS SES ETATS – Evreux
les 30 juin et 1er juillet 2000

Ce premier festival de l’été combinait plusieurs avantages : prix plus qu’intéressant, proximité de Paris et une affiche plutôt alléchante (entre autres Sonic Youth, Jean-Louis Murat, Day One, Autour de Lucie et M). On se décide donc, équipé de l’indispensable matériel de camping, à prendre la route de la Normandie. Le festival se déroule sur l’hippodrome d’Evreux, vaste étendue d’herbe située au milieu d’une charmante vallée. Il y a même des vaches, et un poulailler, idéalement placé pour perturber le sommeil des campeurs… L’organisation est exemplaire: les concerts alternent entre deux scènes (une grande et une petite), et quand un groupe joue sur l’une, on prépare l’autre, ce qui permet d’éviter les temps morts. 

En ce vendredi pas très ensoleillé, Knoxville Girl joue devant un public clairsemé. Sorte de Jon Spencer Blues Explosion en plus bluesy, on y retrouve d’ailleurs des musiciens de Boss Hog, des Bad Seeds, et même un ancien batteur de Sonic Youth. On rate ensuite Bentley Rythm Ace, mais pas Jean-Louis Murat, qui donne un concert assez surprenant, contrastant avec l’orientation acoustique de son dernier album. Accompagné de trois musiciens, tous entourés d’énormes claviers, il utilise beaucoup plus les samples que sa guitare. Mais d’après une spectatrice qui passe à côté, c’est la formule habituelle de Murat en concert. Les Anglais de Day One annoncent le début des choses sérieuses. Pour la première fois, le chapiteau de la grande scène est (à peu près) rempli, et le public semble apprécier leur performance. Viennent ensuite les deux Anglaises de Pooka, qui remplacent Merz, annulé, mais la scène d’un festival n’est peut être pas l’endroit rêvé pour apprécier leur folk acoustique et intimiste. D’autant que le public commence déjà à s’agglutiner devant la grande scène, où des cris se font entendre. L’arrivée de Sonic Youth est imminente, et l’atmosphère est électrique. Le public hurle d’une seule voix quand Thurston Moore monte sur scène et présente les membres du groupe: Kim Gordon, Lee Ranaldo, Steve Shelley et… Sid Vicious (?!?). Ce mystérieux cinquième homme est en fait Jim O’Rourke qui, après avoir produit le dernier album des New Yorkais, semble maintenant faire partie intégrante du groupe. Les premiers accords de « Teenage Riot » retentissent, et un déluge de décibels s’abat sur les festivaliers. Sonic Youth, apparemment très en forme, livre un set fantastique, principalement composé de morceaux de leurs anciens albums. Ils ne joueront que trois morceaux de leur dernier album, en fin de concert. Aux hurlements qui suivront le dernier morceau, « NYC Ghosts & Flowers », on se rend compte que le public aurait aimé un concert un peu plus long. Mais le planning ultra serré du festival ne permet pas aux groupes de s’éterniser. Evidemment, après un tel choc, difficile de s’intéresser aux belges de Zita Swoon, sûrement très bien, ou aux jardiniers néobabs de Tryo (spéciale dédicace à José Bové). D’autant que la fatigue commence à se faire sentir. 

Le lendemain, le soleil est revenu sur l’hippodrome d’Evreux, et les Rouennais de Maarten, premier groupe à se produire en ce début d’après midi, délivrent une pop douce et sucrée, saupoudrée de violons et de trompette, qui n’est pas sans rappeler Superflu. On attend ensuite avec impatience la venue d’Autour de Lucie. Le groupe, qui s’est adjoint les services d’un cinquième musicien, aux claviers, livre un excellent concert et enfonce le clou de son virage électro, alternant morceaux du dernier album et titres plus anciens réarrangés à la sauce électronique. Ils nous gratifieront même d’un titre inédit. Le début de soirée est un peu décevant: Six By Seven et les Violent Femmes annulés, restent Massilia Sound System et Venus, visiblement très attendu. Initialement prévus sur la scène B, les belges rempliront facilement le chapiteau de la grande scène, et se paieront même le luxe de rejouer en rappel leur tubesque « She’s So Disco". Puis les punks envahissent le festival, avec Candy Prune et La Ruda Salska. Ca pogotte sévère, on reste donc à bonne distance. Le temps d’installer le décor nécessaire à sa représentation, et M monte sur scène, pour un show bien rodé et très réussi. Plein d’humour, l’homme à la coiffure en forme de M a vite fait de se mettre le public dans la poche, et il termine même le concert par une chorégraphie façon boys band, accompagné de ses musiciens (Vincent Ségal au violoncelle et à la basse, et Cyril Attef à la batterie, tous deux excellents) pendant que le DJ mixe… du M.
Il est deux heures du matin, le public quitte lentement la pelouse de l’hippodrome. Pour sa dix-septième édition, le « petit » festival d’Evreux a tenu ses promesses. Et on se promet de revenir l’année prochaine.
Yves

 

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