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Disques

Swell – Feed

SWELL - FeedD’emblée, le format intrigue : 7 titres, 28 minutes, c’est un peu long pour un EP et un poil court pour un « véritable » album – du moins selon les canons actuels. Puis on se rappelle que les dernières nouvelles du groupe de David Freel et Monte Vallier remontent au printemps 1998 avec un disque aride (« For All the Beautiful People », on était pourtant concerné) et des concerts, notamment au Café de la Danse, qu’on qualifiera pour rester poli d’anodins. D’où le soulagement lorsque retentissent, sautillantes et primesautières, les premières mesures de « Feed ».
Il y a un malentendu avec Swell, lié à son étiquette de groupe minimaliste (aië !), hypnotico-athmosphérique (re-aië !), dans la mouvance, pour aller vite, des Red House Painters ou d’Idaho. Or, les critiques cossards qui ont ainsi labellisé le groupe n’oublient qu’une chose : Swell est un pop-band, des ciseleurs de mélodies en or, des fignoleurs de détails musicaux qu’on ne remarque qu’au bout de plusieurs écoutes comme il faut parfois une lumière rasante et un bon sens de l’observation pour apprécier toutes les finesses d’un bas-relief. On les croit arty, ils ne sont en fait que des artisans, mais avec lesquels on entamerait sans hésitation un Tour de France. Du coup, « Feed » rendrait presque mélancolique parce que dans un monde meilleur, les Californiens décrocheraient des tubes (« Like poverty » éblouissant) et des étudiants boutonneux écriraient des thèses universitaires sur l’utilisation essentielle des cymbales dans la musique de Swell. En attendant que le monde ouvre enfin les yeux (peut-être au printemps 2001 pour le nouvel album ?), les autres peuvent savourer égoïstement la plus élégante figure libre de cette fin d’année.

JC

Feed
Someday Always Come
Like Poverty
… A Velvet Sun
Inside A Bomb
Glad To Be Alone
Powerty Again

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