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Disques

Motorpsycho – Phanerothyme

MOTORPSYCHO – Phanerothyme
(Cornflakes Zoo / Wagram)

MOTORPSYCHO - PhanerothymeLe parcours de Motorpsycho étant du pain béni pour toute introduction de chronique, je n’y résiste pas : l’histoire commence en octobre 1989 à Trondheim (côte ouest… norvégienne), s’étale sur une pléthore d’albums débordant d’énergie et d’outrances, entre heavy metal psychédélique et rock progressif. Oui, ça fait peur. Par exemple, les 17 minutes de pilonnage totalement non chirurgical de "Demon Box", sur leur troisième album du même nom, font très très peur. Mais bref, le groupe s’est depuis dirigé vers des rives plus accueillantes, et le dernier album, l’an passé, "Let Them Eat Cake" leur a même valu un début de reconnaissance critique dans notre beau pays, alors que les précédents efforts n’avaient guère trouvé preneur en dehors de l’Europe du nord. Et "Phanerothyme", ainsi titré en référence à Aldous Huxley, l’auteur des Portes de la Perception, ouvrage auquel les Doors ont emprunté leur nom s’inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur…
Quitte à surprendre, autant commencer par brouiller les pistes : "Bedroom Eyes", parfaite ballade champêtre murmurée entre cordes et guitare acoustique ouvre le disque et Nick Drake prend des couleurs sous le soleil californien. Difficile de résister à cette image plate, mais il s’agit bien du calme avant la tempête, parce que les trois accords de l’intro de "For Free" ne sont pas là pour rigoler. Un grand titre, toutes voiles dehors, qui n’a pas honte de ses excès (bon vieux solo de guitare dégoulinant à l’appui). Whaou. Accalmie, avec "B.S." et "Landslide" (on jurerait du XTC chanté par Colin Moulding, merveille) avant de boucler la boucle avec le on ne peut plus californien "Go To California" dont le final est clairement emprunté… aux Doors. Et le début sonnait déjà bien seventies, ringardement génial. Motorpsycho n’a peur de rien, pas même de tenter de faire progresser le rock progressif, aux limites du bon goût, c’est vous dire. Ca passe ou ça casse. Ca passe plutôt. Mais lorsqu’ils font plus sobre (sur l’impeccable "The Slow Phaseout", du bon Manic Street Preachers, sur le tressautant "Blindfolded" ou la parfaite conclusion "When You’Re Dead", snif snif), ça passe toujours. Confirmation : ce sont bien des Scandinaves qui ont découvert l’Amérique. Surprise : ils sont arrivés par la Côte Ouest.

Guillaume

Bedroom Eyes
For Free
B.S.
Landslide
Go To California
Painting The Night Unreal
The Slow Phaseout
Blindfolded
When You’re Dead

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