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Disques

Gomez – In Our Gun

GOMEZ – In Our Gun
(Hut / Virgin)

GOMEZ - In Our GunA la différence du cinéma, où le fait de ressasser indéfiniment les mêmes thèmes vous donne droit au qualificatif d’auteur avec la crédibilité afférente à ce statut, il est assez mal vu pour un musicien de répéter trop souvent le même disque. Comme l’énonce avec justesse le barde catalan Pascal Comelade, cela vous classe juste dans la catégorie des "chopeurs", c’est-à-dire "ceux qui ont chopé un truc et le reproduisent à chaque fois". Une formule qui sied bien à Gomez, qui a trouvé la sienne avec son premier album "Bring it on" en 1998 et la sert depuis avec une louable constance. Soit des chansons construites autour d’un groove qui colle aux doigts, des ondulations de guitare (acoustico-bluesy le plus souvent) et interprétées alternativement par Ian Ball (à la voix aussi blanche que son teint) et Ben Ottewell (Tom Waits avant la puberté). Sur "In our gun", et passé l’obstacle d’une pochette absolument repoussante (un test de Rorschach bleu, pour situer l’horreur), l’auditeur replonge avec bonheur dans ce jambalaya sauce Mersey, l’effet de surprise en moins, mais avec d’affriolantes nouveautés en plus. Car au jeu des sept erreurs avec les disques précédents, on pourra remarquer des giclées de sax plus régulières (sans qu’il soit besoin d’évoquer le fantôme de Mark Sandman, un peu hâtivement convoqué par certains), des influences dub et electro plus marquées, et globalement des compositions plus concises, ramassées et efficaces – ce troisième album contient au bas mot une bonne demi-douzaine de tubes potentiels. Bref, bien que Gomez n’ait en rien abdiqué ses points forts (cette impeccable architecture rythmique qui rappelle celle des grands trios du rock, du Jimi Hendrix Experience au Jon Spencer Blues Explosion), le club des cinq de Liverpool affiche aussi ses bonnes résolutions pour 2002 (écriture densifiée, palette élargie, inventivité puissance 10) pour réussir, et de très loin, son meilleur album – celui que Beck pondra un jour s’il sort de son cul-de-sac funk-aérobic, ou que Soul Coughing n’a jamais réussi. Disque du premier trimestre, à l’aise, en attendant la suite…

Jean-Christophe

Shot shot
Rex Kramer
Detroit swing 66
In our gun
Even song
Ruff stuff
Sound of sounds
Army dub
Miles end
Ping one down
1000 times
Drench

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